Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6654

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6654. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL[1].
5 janvier, à deux heures.

La poste part dans le moment ; nous n’avons que le temps de dire que nous venons de recevoir la copie du mémoire de mon cher ange à monsieur le vice-chancelier. Malheureusement ce mémoire contredit toutes nos requêtes ; nous avons toujours articulé que nous ne connaissons pas la dame Doiret. Nous avons commencé un procès contre elle, et tout cela est très-vrai. Mon cher ange dit dans le mémoire que la Doiret est cousine de la femme de charge du château : c’est nous rendre évidemment ses complices. Nous conjurons mon cher ange de dire qu’il s’est trompé, comme il s’est trompé en effet. Cela n’arrive pas souvent à mon cher ange ; mais quand il s’agit de faits, le pape même n’est pas infaillible. Au nom de Dieu, tenez-vous-en à notre dernière requête à monsieur le vice-chancelier. Je vais dans le moment à Soleure rendre compte de plusieurs affaires importantes à monsieur l’ambassadeur.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.