Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6674

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6674. — À M. LE CHEVALIER DE CHASTELLUX[1].
Au château de Ferney, par Genève, 14 janvier.

Monsieur, il y a des malheurs[2] qui produisent les choses du monde les plus heureuses. Votre philosophie et votre générosité ont secouru l’innocence menacée. Permettez-moi de vous témoigner la reconnaissance dont je serai pénétré toute ma vie. Souffrez aussi que je félicite mon siècle de ce qu’il produit des âmes comme la vôtre, qui désarment la superstition : cela ne serait pas arrivé il y a vingt ans.

J’ai l’honneur d’être, avec autant de reconnaissance que de respect, monsieur, votre, etc.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Le chevalier de Chastellux a écrit en marge la note suivante : « Il s’agissait dans cette lettre de livres arrêtés. Je ne me rappelle pas à quel propos ; mais c’était toujours une recommandation auprès de M. d’Aguesseau (fils du chancelier et oncle de Chastellux) que M. de V. avait demandée. »