Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6860

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 237-238).
6869. — À M. VERNES.
Le 25 avril.

Mon cher prêtre philosophe et citoyen, je vous envoie deux mémoires des Sirven. Ce petit imprimé vous mettra au fait de leur affaire. Comptez qu’ils seront justifiés comme les Calas. Je suis un peu opiniâtre de mon naturel. Jean-Jacques n’écrit que pour écrire, et moi j’écris pour agir.

Bénissez Dieu, mon cher huguenot, qui chasse partout les jésuites, et qui rend la Sorbonne ridicule. Il est vrai qu’il traite fort mal le pays de Gex ; mais il faut lui pardonner le mal en faveur du bien. Je me suis mis, depuis longtemps, à rire de tout, ne pouvant faire mieux.

Rien ne vous empêche de venir chez nous en passant par Versoy, Gentoux, et Collex ; alors nous parlerons de perruques[1].

Je vous donne ma bénédiction.

  1. C’est-à-dire des conseillers genevois.