Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6874

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 251).
6874. — À M. DAMILAVILLE.
4 mai.

Je vois, mon cher ami, qu’il y a dans le monde des gens alertes qui ont dévalisé les licenciés espagnols[1] que je vous avais envoyés ; et, à l’égard de la Destruction des Jésuites, je ne compte pas qu’elle soit sitôt prête, attendu la négligence et l’imbécillité des gens qui s’en sont chargés.

J’envoie à M. d’Alembert un exemplaire de sa Lettre au Conseiller, par M. Necker[2]. Il doit vous faire remettre aussi des chiffons qui ne valent pas cette lettre, deux Zapata et deux Honnêtetés.

Je suis bien faible, bien languissant, mon cher ami ; c’est un grand effort d’écrire de ma main ; mon cœur vous en dit cent fois plus que je ne vous en écris.

Ah ! qu’importe que les jésuites soient chassés d’Espagne, s’il n’est pas permis de penser en France ?

  1. Les Questions de Zapata ; voyez tome XXVI, page 173.
  2. Voyez la lettre 6872.