Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6902

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6902. — À M. CASSEN[1],
avocat au conseil.
À Ferney, 2 juin 1767.

Voici le temps, monsieur, où la famille Sirven, que vous protégez, attend tout de vos bontés. M. de Chardon est actuellement délivré du triste travail qui l’a occupé si longtemps au sujet de la Caïenne. Les Sirven et moi, nous vous supplions, monsieur, de lui présenter nos prières et notre reconnaissance. Il peut actuellement rapporter l’affaire de cette malheureuse famille. Elle est prête à venir se rendre en prison quand il le faudra.

Je sais bien que M. de Beaumont est malheureusement obligé de plaider à présent pour lui-même. Je le plains autant que je m’intéresse à lui. Mais comme le procès des Sirven est au conseil, il me semble que c’est vous seul que cette affaire regarde dans la situation où nous sommes. Je n’ose fatiguer M. de Beaumont, dont tous les moments doivent être occupés par le procès important qu’il a en son nom. Je vous supplie de me mander quand il faudra que les Sirven partent.

J’ai l’honneur d’être, avec une respectueuse reconnaissance, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.

  1. Dernier Volume des œuvres de Voltaire, 1862.