Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6938

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 312-313).
6938. — À M. LE COMTE DE WARGEMONT[1].
À Ferney, 13 juillet.

Je suis pénétré, monsieur, des attentions et des bontés dont vous m’honorez. Il est bien rare qu’on se souvienne à Paris des solitaires qu’on a vus en passant dans des retraites ignorées. À peine ma vieillesse et mes maladies m’ont-elles permis de vous faire ma cour, lorsque vous êtes venu dans nos cabanes, et cependant vous m’avez comblé à Paris de vos bons offices, comme si je les avais mérités. Vous avez fait bien plus : je vous dois la protection de Mme de Beauharnais[2], dont l’esprit et la beauté sont connus même dans notre pays sauvage.

Si je puis trouver à Genève ou à Bâle quelques nouveautés dignes de votre curiosité, je ne manquerai pas de vous les envoyer à l’adresse que vous avez bien voulu me donner. Je vous supplie, monsieur, d’agréer la très-respectueuse reconnaissance de votre très-humble, etc.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Marie de Chaban, femme du comte de Beauharnais, cousin de l’impératrice Joséphine, née en 1738, morte en 1813. Elle a écrit quelques jolies nouvelles. (A. F.)