Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 6993

La bibliothèque libre.
Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 358-359).
6993. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU[1].
À Ferney, 22 auguste.

Vous m’avez ordonné, monseigneur, de donner dix louis d’or à Galien ; mais voilà un compte de sept cent vingt-deux livres neuf sous, dont je vous enverrai tous les articles signés, quand j’aurai achevé de tout payer. De la façon dont il y allait, sa personne revenait à deux mille livres par an. Il a un frère qui a été à Maroc à meilleur marché. Je crois qu’il aura toute sa vie la reconnaissance qu’il vous doit, que M. Hennin le stylera et le fera beaucoup travailler. Son poste, qui lui vaut mille francs par an, outre le logement, la nourriture et le chauffage, pourra bientôt lui valoir plus de cent louis d’or, en vertu d’un arrangement pour les certificats de vie et pour les passe-ports ; plus il aura, plus il devra vous être obligé. Il paraît être pénétré de vos bontés.

J’eus l’honneur de vous adresser, par la dernière poste, deux exemplaires de la nouvelle édition des Scythes, l’un pour vous, l’autre pour le théâtre de Bordeaux ; mais j’implore toujours votre protection pour le Fontainebleau prochain.

J’espère, avant de mourir, vous envoyer un petit divertissement pour vous amuser dans votre royaume.

Couservez-moi vos bontés, et agréez mon attachement et mon respect.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.