Correspondance de Voltaire/1767/Lettre 7049

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Correspondance : année 1767GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 408-409).
7049. — À MADEMOISELLE CLAIRON.
18 octobre.

Vous m’apprenez, mademoiselle, que vous revenez du pays où j’irai bientôt. Si j’avais su votre maladie, je vous aurais assurément écrit. Vous ne doutez pas de l’intérêt que je prends à votre conservation ; il égale mon indifférence pour le théâtre que vous avez quitté. Il fallait, pour que je l’aimasse, que vous en fissiez l’ornement.

Si vous voulez vous amuser à faire la Scythe[1] chez Mme de Villeroi, j’ai l’honneur de vous en adresser un exemplaire par M. Janel. Une bagatelle intitulée Charlot ou la Comtesse de Givry a été exécutée à Ferney d’une manière qui peut-être ne vous aurait pas déplu ; c’est à vous qu’il appartient de juger des talents.

Tout ce qui est à Ferney vous fait les plus sincères compliments. Je n’ai pas besoin des arts qui doivent nous unir l’un et l’autre, pour vous être tendrement attaché pour le reste de ma vie.

  1. C’est-à-dire jouer le rôle d’Obéide dans la tragédie des Scythes.