Correspondance de Voltaire/1768/Lettre 7206

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Correspondance : année 1768GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 45 (p. 554-555).
7206. — À M. LE COMTE DE LA TOURAILLE[1].
15 mars.

Permettez que je vous dise, monsieur, la même chose qu’à monseigneur le prince de Condé, que, si j’étais jeune et un de ses parents, je ne demanderais pas mon congé. Je suis enchanté que vous soyez content de M. le duc de Choiseul. Par ma foi, c’est le plus aimable ministre que la France ait jamais eu, et il est doux d’avoir obligation à ceux qui sont au gré de tout le monde. J’aurais mieux aimé une épigramme de lui qu’une pension de M. de Louvois.

Réjouissez-vous bien, monsieur, il n’y a que cela de bon après tout. J’envie le bonheur de M. de Chenevières, qui jouit du bonheur de vous voir quelquefois. Je ferais exprès le voyage de Paris, si ma santé, absolument perdue, me permettait de venir vous dire qu’il n’y a point de vieillard en Bourgogne qui vous soit attaché avec une plus respectueuse tendresse que le bonhomme V.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.