Correspondance de Voltaire/1768/Lettre 7291

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Correspondance : année 1768GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 46 (p. 68).
7291. — À M. FYOT DE LA MARCHE[1].
Au château de Ferney, 27 juin 1768.

Monsieur, j’ai appris, il y a très-peu de temps, la mort d’un homme qui m’honorait depuis plus de soixante ans de sa bienveillance. J’ignore dans ma solitude si vous êtes actuellement à Dijon ou à Paris. En quelque lieu que vous soyez, souffrez que je vous demande la continuation des bontés de monsieur votre père. Moins j’ai de temps à en jouir, plus elles me sont précieuses. J’irai bientôt le retrouver (si on se retrouve). Je voudrais être en état de faire le voyage de Dijon pour vous faire ma cour, mais les maladies qui accablent ma vieillesse ne me permettent guère d’espérer cette consolation. La seule qui me reste à présent est de vous présenter du fond de mon cœur le respect et l’attachement avec lesquels j’aurai l’honneur d’être toute ma vie, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.
  1. Éditeur, H. Beaune.