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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7946

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 127-128).
7946. — DE M. HENNIN[1].
À Genève, le 6 juillet 1770.

Il me paraît fort difficile, monsieur, que ni vous, ni moi, rendions service au sieur Tourte et à son correspondant de Lyon. Ils sont tous deux dans le cas de la contrebande la plus formelle, et voici comment ces messieurs s’arrangent. Le Lyonnais ou le Parisien achète des montres à Genève, et le Genevois se charge de les faire passer sans payer de droits. On a arrêté cinquante-deux montres à Collonge, dans le courant du mois dernier. Il faut qu’il y ait eu de nouveaux ordres pour veiller à ces manœuvres, qui iraient au détriment des manufactures de Ferney et de Versoy.

Sans une incommodité qui a empêché ma sœur de sortir, nous aurions eu l’honneur de vous voir cette semaine. Nous quitterons, dès qu’il nous sera possible, notre chaumière, pour aller nous humilier à la vue de vos magnificences. On dit que vous vous amusez à faire une ville. Pour le coup, je défie qu’on traite vos occupations de bagatelles.

  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin, 1825.