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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7978

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 156-157).
7978. — À M. TABAREAU[1].
28 juillet 1770.

Vous faites trop d’honneur, monsieur, à Versoy : le receveur de la poste de cette superbe ville est fort loin d’avoir deux cents louis d’or en caisse ; et c’est, je crois, deux cents louis d’or que Mme Denis a fait remettre à la caisse des postes de Paris pour les pouvoir faire venir de Lyon à Ferney.

Nous avions lu dans le mémoire de messieurs les fermiers des postes que cet usage était établi ; ainsi c’est à la fête de saint Billard et de saint Grizel que vous devez attribuer cette importunité. Nous nous servions autrefois de la voie de Genève ; mais vous savez que l’intention du ministère est que dorénavant nous fassions tout par la France.

Vraiment oui, je n’ai pas manqué d’écrire à M. le duc de Choiseul que j’envoyais une petite caisse de montres à Marseille par la poste ; il le trouve très-bon, et vous savez que lui-même a eu la bonté d’en faire parvenir une caisse à Cadix. Il est très-important de donner à notre manufacture naissante toute la faveur possible ; c’est par là seul qu’elle peut se soutenir.

Versoy deviendra un lieu très-considérable ; mais il ne l’est pas encore. Ferney est un petit entrepôt qui s’augmente de jour en jour. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour reconnaître les bontés de M. le duc de Choiseul par notre zèle.

Je me flatte bien que les nouveaux établissements vous feront faire encore un voyage dans nos quartiers. Je n’ai point assez joui du bonheur de vous voir, vous et M. Vasselier. Adieu, monsieur ; personne ne vous est plus tendrement attaché que l’ermite de Ferney.

  1. Éditeurs, de Bavoux et François.