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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 7988

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 167).
7988. — À M. THIERIOT.
8 auguste[1].

Je vous envoyai, il y a plus d’un mois, mon ancien ami, un tome de ce que vous me demandiez, sous l’enveloppe de M. d’Ormesson, et je comptais vous faire parvenir le reste, volume par volume ; mais, comme vous ne m’aviez point accusé la réception de mon paquet, je n’ai pas osé faire un second envoi. Je commence à croire qu’on a ouvert le paquet à la poste, et qu’on l’a retenu. Je pense que le Système de la Nature a produit cette attention sévère : c’est un terrible livre, et qui peut faire bien du mal.

Je crois qu’on aura le Dépositaire à la Comédie vers la fin de l’automne.

Il y a des gens assez absurdes pour m’attribuer les Anecdotes sur Fréron. Je suis obligé d’en appeler à votre témoignage : vous savez ce qui en est. J’ai encore l’original que vous m’avez envoyé ; j’ignore quel en est l’auteur : il serait très-important que je le susse. Comme, Dieu merci, je n’ai jamais vu ni Fréron, ni aucun de ceux qui sont cités dans ces Anecdotes ; et comme, Dieu merci encore, mon style est très-différent de celui de l’auteur, sans être meilleur, il faut être absurde pour m’imputer un tel ouvrage. J’ai des affaires un peu plus sérieuses et plus agréables, mais je ne néglige rien ; je ne néglige point surtout l’amitié.

  1. C’est à tort qu’on a toujours classé cette lettre à l’année 1771. Elle est de 1770. (G. A.)