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Correspondance de Voltaire/1770/Lettre 8134

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Correspondance : année 1770GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 294-295).
8134. — À M. HENNIN.
À Ferney, 20 décembre.

Nous conjurons notre cher résident de vouloir bien parler au secrétaire d’État : c’est lui qui doit être au fait. Il sait, comme tout le conseil, qu’il n’y a pas un mot de vrai dans l’allégation du nommé Choudens ;

Que jamais le conseil n’a songé à se départir de ses droits sur la maison et sur le terrain attenant, vendu par Choudens à la dame Denis. Il prétend que, le 23 … 1760, le conseil supprima la taillabilité à laquelle lui Choudens était sujet, moyennant la somme de 507 livres que paya pour lui Mme Denis.

Il est bien vrai que Mme Denis paya 507 livres pour Choudens au trésorier ; mais il est faux que le conseil ait levé la taillabilité attachée à cette portion de terre. Nous croyons même que le conseil n’en a pas le droit, et que c’est un bien de la république, sur lequel il n’y a que le conseil des Soixante qui puisse transiger.

Pourvu qu’un secrétaire d’État ou un syndic nous donne une attestation que la république ne s’est jamais départie de ce droit qu’elle réclame, nous sommes contents ; c’est à nous seulement, à nous pourvoir en temps et lieu contre cette prétention. Nous ne voulons être taillables de personne, pas même de l’évêque d’Annecy.

Vous pourriez encore, monsieur, nous donner de votre main une attestation que les syndics de Genève vous ont assuré n’avoir jamais cédé, ni à Choudens ni à personne, le droit de mainmorte que la république prétend sur la maison et terrains vendus par les sieurs Choudens à Mme Denis en 1759 ; en foi de quoi vous avez signé, pour servir ce que de raison.