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Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8167

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Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 316-317).
8167. — À M. FABRY.
6 janvier.

Ce que vous me faites l’honneur de me mander, monsieur, est bien vraisemblable. Je ne me croyais sûr que de M. le marquis de Monteynard[1], par un de ses parents qui me l’avait mandé il y a près de huit jours.

M. le marquis d’Ossun serait un choix heureux. Il favoriserait en Espagne, de tout son pouvoir, le commerce de ma petite colonie ; et il l’avait protégée avec un zèle étonnant.

On m’avait déjà parlé de monsieur l’évêque d’Orléans[2], qui s’était brouillé, dit-on, avec monsieur l’archevêque de Reims ; mais j’avais beaucoup de peine à croire cette nouvelle.

Je ne puis concevoir comment M. le prince de Condé ayant pris place au conseil le 30, toute la France n’en ait pas été instruite.

Il me semble que M. de Boynes[3] avait bien peu de rapport avec la marine ; mais il y a des génies qui sont propres à tout.

Nous ne manquerons pas de ministres ; mais sans les soins que vous prenez, monsieur, pour la province, nous pourrions bien manquer de pain.

Mille tendres respects.

Voltaire.

  1. Louis-François, marquis de Monteynard, fut nommé ministre de la guerre le 4 janvier 1771. Il se démit le 28 janvier 1774.
  2. M. de Jarente (voyez tome XL, page 452) ; on venait de lui ôter la feuille des bénéfices.
  3. Pierre-Étienne-François Bourgeois de Boynes, nommé ministre de la marine en 1771, se démit en 1774, et mourut en 1783.