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Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8166

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Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 316).
8166. — À M. LE MARQUIS DE CONDORCET[1].
À Ferney, le 6 janvier.

J’ai été, monsieur, bien malade et bien affligé. Ma pauvre colonie est aussi délabrée que moi. J’ai bien peur que les maisons que j’ai bâties ne deviennent inutiles, et que mon pauvre petit pays ne retombe dans le néant dont je l’avais tiré.

Les vers que vous m’avez cités de M. de La Harpe sont très-beaux ; il faut qu’il soit de l’Académie française, et que vous nous fassiez le même honneur. Nous avons besoin d’hommes qui pensent comme vous.

Ma nièce et moi, nous vous souhaitons la bonne année, et dans cette bonne année sont compris tous les plaisirs qu’un philosophe de votre âge peut goûter.

Conservez un peu d’amitié au pauvre vieillard enterré dans les neiges.

  1. Œuvres de Condorcet, tome Ier ; Paris, 1847.