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Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8278

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Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 424).
8278. — À MADAME LA COMTESSE DE BOISGELIN.
À Ferney, ce mardi 7 mai.

Un pauvre malade de soixante et dix-sept ans, devenu presque entièrement aveugle, se sent consolé par l’honneur que Mme la comtesse de Boisgelin veut bien lui faire. Ses souffrances, et les remèdes pires que les souffrances, ne lui permettent pas de faire aujourd’hui sa cour à Mme la comtesse de Boisgelin ; mais si elle veut venir demain, vers les six heures, souper et coucher à Ferney, et amener M. l’abbé Dupré et M. Caillard, Mme Denis lui fera comme elle pourra les honneurs de la chaumière, dans un pays barbare où il n’y a ni pain, ni vin, ni viande. Le vieil aveugle présente son très-humble respect à Mme la comtesse de Boisgelin et à sa compagnie.