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Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8447

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Correspondance de Voltaire/1771
Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 578).
8447. — À M. ***[1].
À Ferney, 28 décembre.

Ce n’est pas du tout, monsieur, ma défiance du gouvernement qui me force à vendre, c’est la nécessité. Il me faut cent mille livres pour soutenir ma colonie, ou que j’aie la douleur et la honte de la voir périr ; je ne veux pas mourir avec cet opprobre.

J’ai déjà quelques deniers ; mais il m’en manque beaucoup. Si vous pouvez étendre vos bontés jusqu’à me faire toucher quatre-vingt mille livres en divers payements, vous soutiendrez trois fabriques considérables qui vont tomber. Mon unique but est de faire du bien : c’est ce qui me remplit de confiance en vos bontés. Je vous supplie donc de vouloir bien ordonner qu’on vende jusqu’à concurrence de quatre-vingt mille livres d’argent comptant, rendu chez moi. C’est votre destinée de m’aider dans mes tribulations, et la mienne d’être, avec la plus respectueuse reconnaissance, monsieur, votre, etc.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.