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Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8541

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Correspondance : année 1772GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 93).
8541. — À M. DE CHABANON.
11 mai.

Ma foi, mon cher ami, je ne me souviens plus de ce que j’ai écrit à M. de La Harpe[1] au courant de la plume. Il faudra que je lise le Mercure pour savoir ce que je pense. Je suis bien sûr d’avoir pensé que votre traduction de Pindare doit vous faire le plus grand honneur : c’est un ouvrage que très-peu de gens de lettres sont à portée de faire.

Je m’imagine d’ailleurs qu’il n’y avait pas moins de tracasseries et moins de cabales dans Athènes que dans Paris : il est vrai que je vois les choses de si loin que je les vois mal ; cependant je crois voir clairement qu’à la première occasion vous serez mon confrère ou mon successeur.

Quand j’ai du chagrin, je m’amuse à faire des contes. Mme d’Argental a une Bégueule[2] ; elle vous en fera part, d’autant plus volontiers qu’elle est autant le contraire d’une bégueule que vous êtes le contraire d’un pédant.

Le vieux malade de Ferney vous embrasse de tout son cœur ; Mme Denis en fait autant.

  1. Voyez lettre 8525.
  2. Voyez ce conte, tome X.