Correspondance de Voltaire/1772/Lettre 8604

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Correspondance de Voltaire/1772
Correspondance : année 1772GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 152).


8604. — À CATHERINE II[1].
À Ferney, 17 auguste.

Madame, il n’est pas surprenant que tant d’officiers des autres souverains veuillent être les vôtres, et qu’on s’empresse de vouloir servir celle qui est admirée dans l’Europe et dans l’Asie. Plus de vingt jeunes gens, ayant su que Votre Majesté impériale daignait m’honorer de quelque bonté, m’ont demandé des lettres de recommandation. Je n’ai pas été assez téméraire pour oser prendre relie liberté. J’ai été d’autant plus retenu que j’ignorais si ces jeunes gens étaient dignes d’entrer au service de Votre Majesté impériale.

Mais enfin, voici le baron de Pellemberg, né en Flandre, officier en Espagne aux gardes-wallones, fils du baron d’Horvost-Pellemberg, général major au service de Sa Majesté l’impératrice-reine : il ne veut servir d’autre impératrice que vous ; il veut absolument aller à Pétersbourg, soit que j’aie la hardiesse de lui donner une lettre[2], soit que je ne pousse pas jusque-là ma témérité.

Il sait sept langues, et il a cette conformité avec Votre Majesté. Bientôt il en saura une huitième, que vous rendez respectable à toute l’Europe. Pour moi, je me borne à vous dire dans la mienne que je suis, avec le plus profond respect et la plus inviolable reconnaissance, madame, de Votre Majesté impériale le très-humble, etc.

  1. Lettre inédite, publiée par MM. de Cayrol et François.
  2. Voyez la lettre suivante.