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Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8780

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Correspondance : année 1773GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 48 (p. 318).
8780. — À M. D’ALEMBERT.
1er mars.

J’ai lu en mourant le petit livre de M. de Condorcet[1], cela est aussi bon en son genre que les Éloges de Fontenelle ; il y a une philosophie plus noble et plus hardie, quoique modeste. M. de Condorcet est bien digne d’être votre ami. Le siècle avait besoin de vous deux.

Je vous supplie de vous efforcer de lire ma Réponse[2] à l’avocat La Croix, dans l’affaire de M. de Morangiés. Je me trouve, par une fatalité singulière, partie au procès. Décidez si je me suis défendu en honnête homme et en homme modéré.

Je serai mort ou guéri quand les Lois de Minos paraîtront. J’ose croire que vous ne serez pas mécontent de l’épître dédicatoire et du tour que j’ai pris.

Vous verrez que Raton y ronge quelques mailles pour Bertrand.

Soyez surtout bien sûr que Raton mourra digne de vous.

  1. Voyez page 293.
  2. Réponse à l’écrit d’un avocat ; voyez tome XXIX, page 33 ; mais cet avocat n’était pas Delacroix, comme le dit ici Voltaire : c’était Linguet.