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Correspondance de Voltaire/1773/Lettre 8967

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8967. — À M. DE MAUPEOU[1],
chancelier de france.

Monseigneur, permettez que j’aie l’honneur de vous présenter le mémoire du sieur Bacon, substitut de monsieur le procureur général. Vous y verrez une vexation bien criminelle, exercée par un des plus insolents factieux du parti de l’ancien parlement contre un officier du nouveau, créé par vous-même. Un tel excès, porté jusqu’à compromettre votre nom, est bien surprenant. Le sieur Bacon était venu chez moi, l’année passée, avec l’abbé Mignot, et il est venu seul cette année. Son aventure à Montluçon prouve assez qu’on a voulu outrager en lui le parlement de Paris. Ce n’est pas à moi, monseigneur, de vous représenter l’énormité de cet attentat ; c’est au chef suprême de la magistrature, qui peut le réprimer, à en juger.

Je suis avec un profond respect et un attachement inviolable, monseigneur, etc.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.