Cours d’agriculture (Rozier)/TÉRÉBINTHE, TÉRÉBENTHINE

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Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 389-390).


TÉRÉBINTHE, TÉRÉBENTHINE, arbre dont on retire une résine appellée térébentine Pl. XI., page 304. Tournefort le place dans la troisième section des arbres à fleurs, sans pétales, mâles ou femelles qui naissent séparément sur différens pieds, & il l’appelle terebinthus vulgaris. Von-Linné le classe dans la diœcie pentandrie, & le nomme pistacia terebinthus.

Fleur. Les individus mâles sont disposés en petits chatons écailleux. Chaque fleur mâle est composée de cinq étamines renfermées dans un calice à cinq divisions A. Les fleurs femelles B sont disposées en grappes ; chaque fleur femelle est composée de l’ovaire, d’un stile & de trois stigmates, qui reposent dans un calice d’une seule pièce, découpé en trois petites dents aiguës ; quelquefois sur le même arbre, on trouve toutes les parties sexuelles réunies dans la même fleur.

Fruit C. Baye sèche, presque ronde, visqueuse, résineuse au toucher, contenant un noyau qui renferme une amande.

Feuilles. Simples, ailées, avec une impaire ; les folioles ovales, en forme de fer de lance ; très-entières ou dentées en manière de scie.

Racine. Rameuse, ligneuse.

Port. Arbre dont l’écorce est épaisse, cendrée, le bois fort dur, très-résineux. Les fleurs partent des aiselles des feuilles disposées en corymbe, au sommet des petites branches. Les feuilles sont alternativement placées.

Lieu. L’île de Chio, dans nos provinces méridionales.

Propriétés. Le fruit est un peu acide & styptique. La résine qu’on retire de cet arbre est appelée térebentine, blanchâtre, tirant sur le bleu, vulnéraire, détersive, diurétique. Cette térébentine est la vraie. On doit la distinguer de celle qu’on retire du melèze ; consultez cet article, page 468, tome VI, ainsi que son usage en médecine. On mélange celle-ci avec la vraie térébenthine qui vient par le commerce de l’isle de Chio à Marseille. Cet arbre mérite d’être multiplié en Provence & en Languedoc.