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Cours d’agriculture (Rozier)/ÉTRANGUILLON

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Hôtel Serpente (Tome quatrièmep. 404-405).


ÉTRANGUILLON, Médecine vétérinaire. Le bœuf & le cheval sont sujets ainsi que l’homme à l’angine inflammatoire & catarreuse, que nous nommons chez eux étranguillon. Cette maladie arrive lorsque les glandes amygdales, (voyez Amygdales) sont engorgées au point de s’opposer à la respiration, & que l’animal est prêt à suffoquer.

Causes. Les variations de l’atmosphère, une fatigue outrée, des corps âcres & irritans, & plus communément des eaux trop crues & trop vives ; voilà tout autant de causes de l’étranguillon, & qui conduisent promptement l’animal à la mort, s’il n’est promptement secouru par un Vétérinaire sage & intelligent.

Traitement. Nous réduirons l’étranguillon à deux espèces :

La première, qui est inflammatoire, exige des saignées répétées, de fréquentes fomentations émollientes sous le gosier de l’animal, de fréquens gargarismes avec de l’eau d’orge miellée & acidulée. Ces remèdes sont-ils sans effet ? l’animal est-il en danger d’être suffoqué ? il faut aussitôt procéder à l’opération de la bronchotomie (Voyez Bronchotomie & Esquinancie) On doit bien sentir que cette opération, demande un artiste adroit & éclairé.

Quant à l’étranguillon de la seconde espèce, c’est-à-dire, au catharreux, il est bon de pratiquer une saignée, suivant l’exigence des cas, & l’intensité des symptômes, d’appliquer sous la ganache une peau d’agneau, la laine en-dedans ; de tenir l’animal dans une écurie bien sèche & chaude, de lui verser de temps en temps dans la bouche, du vinaigre mêlé à un tiers d’eau ; si tous ces remèdes ne produisent pas l’effet désiré, & si l’on craint une suffocation prochaine, l’opération de la bronchotomie est pareillement indiquée.

L’inflammation des amygdales se termine souvent par la suppuration. Il s’agit, dans ce cas, de faciliter l’évacuation du pus par les naseaux, en faisant de fréquentes fumigations émollientes, & en injectant dans les naseaux de la décoction d’orge adoucie avec du miel.

Avant de terminer cet article nous ne saurions trop nous élever contre l’erreur funeste où sont la plupart des maréchaux de la campagne, de comprimer fortement avec les doigts les glandes amygdales & de les froisser dans la vue, disent-ils, de les faire suppurer. Ce préjuge annonce des gens qui n’ont aucune idée de l’économie animale ; sans être maréchal, si l’on raisonnoit un peu, on devroit comprendre que le froissement & le broiement des glandes, ne peuvent qu’augmenter leur inflammation, & par conséquent avoir des suites fâcheuses, & qu’il s’agiroit uniquement de calmer l’inflammation, si la maladie est inflammatoire, & de dissiper l’engorgement muqueux, si elle est catareuse. (Voyez Avives, Esquinancie, Gourme maligne) M. T.