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Cours d’agriculture (Rozier)/BALISIER

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Hôtel Serpente (Tome secondp. 140-141).


BALISIER ou Canne d’Inde. M. Tournefort le place dans la seconde section de la neuvième classe, qui renferme les herbes à fleur régulière, en rose d’une seule pièce, mais divisée en six parties, & dont le calice devient le fruit, & il l’appelle cannacorus latifolius vulgaris. M. le chevalier Von Linné le classe dans la monandrie monogynie, & le nomme canna Indica.

Fleur, imitant les fleurs en lys, d’une seule pièce, divisée en six parties lancéolées, réunies à leur base ; les trois extérieures sont droites, plus grandes que le calice, & les inférieures plus longues ; le calice est divisé en trois folioles ; la fleur n’a qu’une étamine & un pistil ; la corolle est rouge-doré, il y a une variété à fleur jaune.

Fruit. Capsule presque ronde, raboteuse, couronnée, marquée de trois sillons ; intérieurement elle a trois loges, trois valvules, & renferment plusieurs semences grosses comme des pois, rondes & noires.

Feuilles, portées sur des pétioles, ovales, aiguës de chaque côté, marquées par des nervures, douces au toucher, roulées en cornet avant leur développement, de manière que le bord d’un des côtés de la feuille, enveloppe le bord de l’autre côté.

Racine, en forme de bulbe, charnue, noueuse, horizontale.

Port. Tige solide, depuis deux à quatre pieds de hauteur, suivant la chaleur du climat & les soins qu’on a donnés à la plante ; elle est feuillée & simple, les fleurs naissent au sommet ; disposées en manière d’épi ; les feuilles sont alternativement placées sur la tige & l’embrassent par le bas.

Lieu. Les Indes ; elle est vivace.

Propriétés. Cette plante figure très-bien dans des plates-bandes, mais elle craint le froid. Il faut la semer sur couche, & lui donner au moins l’orangerie pendant l’hiver, dans les provinces du nord. Bien abritée & garnie de paille, elle passe l’hiver en pleine terre dans nos provinces méridionales.