Cours d’agriculture (Rozier)/HÉMINE

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Hôtel Serpente (Tome cinquièmep. 435).


HÉMINE, mesure de grains adoptée en plusieurs endroits du royaume, & en quelques ports de Barbarie. L’hémine néanmoins n’est pas une mesure effective, comme peuvent l’être le boisseau, le minot ; mais une espèce de mesure de compte, ou un composé de plusieurs autres certaines mesures.

À Auxonne, l’hémine est de vingt-cinq boisseaux du pays, qui reviennent à deux septiers & un tiers de Paris ; elle pèse 640 liv. poids de marc ; 100 de ces hémines font 222 ânées de Lyon.

L’hémine de Mauilly contient vingt-cinq boisseaux de ce lieu, qui font égaux à trois septiers, de Paris ; elle pèse 720 liv.

À Saint-Jean-de-Laune, l’hémine est de dix-sept boisseaux du pays, qui rendent à Paris deux septiers & dix boisseaux, ou trois septiers ; selon M. Giraudeau, & le tarif des grains, elle pèse aussi 710 liv.

À Marseille, l’hémine de blé est estimée peser 75 livres, poids du lieu, ou 60 livres & un peu plus poids de marc. Les quatres hémines font la charge de 300 livres.

L’hémine à Agde est de deux septiers & pèse 110 livres ; celle de Beziers donne deux pour cent de plus[1]. L’hémine de Narbonne, dont les deux font un septier, pèse 65 livres.

À Montpellier, l’hémine se divise en deux quartes ; deux hémines font le septier, & six hémines font un mudde & demi d’Amsterdam.

A Gênes, l’hémine pèse 198 livres poids de marc ; ainsi, il en faut 100 pour 82 septiers & demi de Paris.

En Barbarie, l’hémine revient à 9 boisseaux de Paris ; elle pèse 182 livres poids de marc.


  1. Je copie ce que je trouve imprimé dans le Vocabulaire universel, & je ne réponds d’aucune de ces données, parce que je ne suis pas à même de les vérifier. Le septier de Beziers pèse communément 120 livres, poids du pays, qui peut être réduit à 100 livres, poids de marc : ainsi l’hémine, qui y est la moitié du septier, n’est donc que de 50 livres, poids de marc, ou 60, poids du pays. Elle répond à la mesure nommée Bichet à Lyon. (Voyez ce mot). Les déterminations d’un poids fixe, par exemple de 100 livres, ne doivent pas être prises à la rigueur, mais, je crois, comme de simples approximations, puisque la même mesure de blé de telle année ne pèsera pas autant que celle de telle autre. Il en est ainsi de la qualité des grain : les blés de montagne pèsent toujours beaucoup plus que ceux de plaine. Par exemple, ceux d’Auvergne pèsent plus que ceux de la plaine de Bourgogne : il y a à peu près une différence de 5 ou 7 pour 100 sur la même mesure.