Cours d’agriculture (Rozier)/HERBACÉE, HERBE

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Hôtel Serpente (Tome cinquièmep. 449).


HERBACÉE, HERBE, Botanique. On a donné assez généralement dans le règne végétal, le nom d’herbe aux plantes annuelles, ou tout au plus bisannuelles, dont les tiges tendres ne s’élevoient pas trop haut, & résistoient difficilement aux rigueurs de l’hiver. Ces tiges foibles & de peu de consistance, ont pris de-là le nom d’herbacées. Si on y fait attention, & que par une anatomie exacte on veuille connoître la nature de ces tiges, on s’appercevra facilement que ce qui les rend si foibles, & qui les différencie des figures ligneuses, est leur composition propre. Une tige herbacée paroît formée d’un épiderme, d’une écorce, de plusieurs couches concentriques, d’un tissu de vaisseaux qui lui tiennent lieu du corps ligneux dans l’arbre ; enfin, d’un canal intérieur plus ou moins large, & plus ou moins plein d’une moelle très-délicate, & souvent d’une consistance simplement sirupeuse. Dans tout cet appareil d’organes, rien de solide, rien de dur. Des vaisseaux très-foibles & des liqueurs : voilà tout ce qui compose cette charpente admirable. Tant que la circulation de ces fluides existe, que la plante croît & se soutient ; cet état de mollesse, qui permet l’accroissement & le développement, se conserve & la plante parvenue même à son état de perfection, n’est qu’une herbe délicate qui plie dans tous les sens, & cède à tous les efforts. Mais à peine l’accroissement est-il fait, que ces vaisseaux se solidifient & se dessèchent ; ils prennent de la rigidité, & passent de l’état herbacé à l’état ligneux. (Voyez le mot Accroissement, où nous avons développé le mécanisme de cette transformations). M. M.