Cours d’agriculture (Rozier)/PORT D’UNE PLANTE

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Hôtel Serpente (Tome huitièmep. 257).


PORT D’UNE PLANTE. Désigné par ces mots, facies propria, habitus plantæ. Il consiste dans la conformation générale d’une plante considérée suivant le résultat & l’ensemble de toutes ses parties, dans leur position, dans leur accroissement, dans leurs grandeurs respectives & dans tous autres rapports qui les rapprochent ou les différencient entre elles. On peut les comparer à la physionomie qui résulte de toutes les modifications des traits du visage. Ce caractère que l’œil de l’observateur parvient bientôt à discerner, & que la mémoire rappelle plus facilement que l’esprit ne la définit, n’a guère été employé que pour distinguer des espèces, & sur-tout des espèces jardinières, (consultez ce mot) qu’il est impossible de définir avec exactitude, attendu les nuances peu sensibles qui les différencient ; & que par l’habitude de voir, le jardinier, le fleuriste & le pépiniériste, distinguent facilement au premier coup d’œil. J’ai voulu plusieurs fois leur demander en quoi consistoient les caractères distinctifs au moyen desquels ils ne se trompoient pas, & je n’ai jamais eu d’autre réponse, sinon, que c’est telle espèce de laitue, de pommes, de poires, &. Sans cette habitude de juger par le facies propria, il faudroit que le pépiniériste attendît la présence du fruit sur l’arbre lorsqu’il voudroit vendre telle ou telle espèce.