Cours d’agriculture (Rozier)/STRABISME

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Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 295-296).


STRABISME. Médecine vétérinaire. Nous avons vu à l’article mal de cerf, que la tension spasmodique que le cheval éprouve, lorsqu’il est atteint de cette maladie, se borne quelquefois aux muscles du globe de l’œil ; pour lors on donne à ce spasme, le nom de strabisme ; il dépend d’une tension contre nature des muscles moteurs des yeux ; ce qui les tient fixés sans mouvement, & semble les repousser hors de l’orbite. Il se distingue du strabisme convulsif, parce que dans le premier, les yeux demeurent immobiles, & dans le convulsif, ils sont involontairement agités de côté & d’autre.

Cet accident est presque toujours accompagné de quelque autre maladie, non-seulement il survient dans le mal de cerf, mais aussi aux fractures du crâne, aux blessures du peri-crâne & à celles des méninges, aux différentes affections du genre nerveux, comme épilepsie, &c. il accompagne assez fréquemment les derniers momens de la vie dans les maladies aiguës, & sur-tout celles des jeunes animaux ; parce que chez eux la fibre nerveuse jouit de l’élasticité vivante, à un degré beaucoup plus éminent que dans les animaux formés (quant à la mobilité seulement & non à la force) ; ce qui fait qu’aussitôt que les forces centrales sont détruites, celles de la circonférence n’étant plus contre-balancées, développent tout leur ressort, d’où nait cette tension dans tous les muscles qui établit le spasme. M. BRA.