Cours d’agriculture (Rozier)/THLASPI

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Hôtel Serpente (Tome neuvièmep. 410).


THLASPI. Tournefort le place dans la seconde section de la cinquième classe des herbes à fleur régulière, de plusieurs pièces & en croix, dont le pistil devient une silique ; & il l’appelle thlaspi vulgarius. Von-Linné le nomme thlaspi campestri, & le classe dans la tétradynamie siliculeuse.

Fleur. En croix, pétales ovales, deux fois plus longs que le calice découpé en quatre folioles ovales, concaves.

Fruit. Petite silique, presque ronde, entourée d’un rebord aigu, rétrécie par le bas, à deux loges, divisée par une cloison, & contenant quelques semences aplaties.

Feuilles. Allongées en forme de fer de lance ; celles de la tige sont adhérentes, & l’embrassent quelquefois par leur base.

Racine. Longue, toute d’une venue, peu fibreuse.

Lieu. Les champs ; la plante est annuelle, si elle fleurit dans l’année ; & bienne si elle ne fleurit pas.

Culture. C’est à force de soins, & en multipliant la plante par des semences dans une bonne terre de jardin, qu’on est parvenu à lui faire gagner de l’embonpoint, mais non pas à rendre la fleur double. Comme les fleurs naissent en corymbe au sommet des tiges, & comme les tiges secondaires sont très-multipliées, toutes ces fleurs rassemblées & presque épanouies en même temps, produisent un joli effet dans les parterres ; on en compte deux variétés. Les fleurs sont ou toutes blanches, ou toutes gris de lin plus ou moins foncé. Si on laisse la plante sécher sur place, la graine tombe, se sème d’elle-même, & elle fleurit plutôt l’année d’après ; il vaut beaucoup mieux la semer chaque année, & choisir la graine des fleurs qui ont paru les premières, parce que c’est la mieux nourrie, & celle qui donnera ensuite de plus belles fleurs. Cette plante n’exige aucun soin bien particulier. La graine demande à être peu enterrée.