Décrets des sens sanctionnés par la volupté/8
REVOCATIO PHOEBI.
CANTATE SPIRITUELLE.
O Dieu de la lumière
Contemple ce tableau,
En est-il sur la terre,
Et plus grand et plus beau ?
Admire ces amans,
Qui plongés dans l’ivresse,
Se donnent des baisers charmans ;
Dirait-on pas dans ces momens
Qu’un Dieu fout sa déesse.
Que des fouteurs sans nombre,
Voyant de tels appas,
Soient ainsi que leur ombre,
Attachés à leurs pas,
Que de riches vieillards
Pour prix de leurs caresses,
Dans ce beau temple de paillards,
De libertins et de caffards,
Y portent leurs espèces.
Honneur de la nature,
Toi, con, propre au plaisir,
C’est dans ton ouverture,
Que n’aît tout mon desir,
Décrets des Sens
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Revocatio Phœbi.
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Ton contour élégant,
Ta membrane vermeille,
Excite un tel ravissement,
Que je décharge en y pensant,
Tout comme une merveille.
A quoi sert la sagesse
Dans ce siècle amoureux ;
Qu’on bande et qu’on caresse,
C’est tout ce que je veux,
Tandis que le destin,
Et moissonne et ravage,
Toujours joyeux, toujours en train
Depuis le soir jusqu’au matin
Au con je rends hommage.
Au Dieu qui fit le foutre,
Je demande en ce jour
Un vit comme une poutre
Pour calmer mon amour ;
C’est ainsi que parloit
L’agréable Glycère
Désirant de deux gros couillons,
Les admirables carillons,
Pour claquer son derrière.
On sait que Madelaine,
L’honneur de tous les cons,
Sut soulager sa peine,
Foutant de cent façons ;
Quoique n’imitant pas
La rude pénitence
Que l’on lui vit faire ici bas,
On peut bien marcher sur ses pas
En foutant d’importance.