Dédicaces/Manchester, à Théodore C. London

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Œuvres complètes - Tome IIIVaniervolume III (p. 156).

LVIII

SOUVENIR DE MANCHESTER


À Théodore C. London.


Je n’ai vu Manchester que d’un coin de Salford
Donc très mal et très peu, quel que fût mon effort
À travers le brouillard et les courses pénibles
Au possible, en dépit d’hansoms inaccessibles
Presque, grâce à ma jambe male et mes pieds bots,
N’importe, j’ai gardé des souvenirs plus beaux
De cette ville que l’on dit industrielle, —
Encore que de telle ô qu’intellectuelle
Place où ma vanité devait se pavaner
Soi-disant mieux, — et dussiez-vous vous étonner
Des semblantes naïvetés de cette épître,
Ô vous ! quand je parlais du haut de mon pupitre
Dans cette salle où l’ « élite » de Manchester
Applaudissait en Verlaine l’auteur d’Esther,
Et que je proclamais, insoucieux du pire
Ou du meilleur, mon culte énorme pour Shakespeare.


30 janvier 1894.