De l’Esprit/Discours 2/Chapitre 12

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DISCOURS II
Œuvres complètes d’Helvétius. De l’EspritP. Didottome 2 (p. 161-184).
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CHAPITRE XII

De l’Esprit par rapport au Public.


Appliquons à l’esprit ce que j’ai dit de la probité : on verra que, toujours le même dans ses jugements, le public ne prend jamais conseil que de son intérêt ; qu’il ne proportionne point son estime pour les différents genres d’esprit à l’inégale difficulté de ces genres, c’est-à-dire au nombre et à la finesse des idées nécessaires pour y réussir, mais seulement à l’avantage plus ou moins grand qu’il en retire.

Qu’un général ignorant gagne trois batailles sur un général encore plus ignorant que lui, il sera, du moins pendant sa vie, revêtu d’une gloire qu’on n’accordera pas au plus grand peintre du monde. Ce dernier n’a cependant mérité le titre de grand peintre que par une grande supériorité sur des hommes habiles, et qu’en excellant dans un art, sans doute moins nécessaire, mais peut-être plus difficile que celui de la guerre. Je dis plus difficile, parce qu’à l’ouverture de l’histoire, on voit une infinité d’hommes, tels que les Épaminondas, les Lucullus, les Alexandre, les Mahomet, les Spinola, les Cromwel, les Charles XII, obtenir la réputation de grands capitaines le jour même qu’ils ont commandé et battu des armées, et qu’aucun peintre, quelque heureuse disposition qu’il ait reçu de la nature, n’est cité entre les peintres illustres s’il n’a du moins consommé dix ou douze ans de sa vie en études préliminaires de cet art. Pourquoi donc accorder plus d’estime au général ignorant qu’au peintre habile ?

Cet inégal partage de gloire, si injuste en apparence, tient à l’inégalité des avantages que ces deux hommes procurent à leur nation. Qu’on se demande encore pourquoi le public donne au négociateur habile le titre d’esprit supérieur qu’il refuse à l’avocat célebre ; l’importance des affaires dont on charge le premier prouve-t-elle en lui quelque supériorité d’esprit sur le second ? Ne faut-il pas souvent autant de sagacité et de finesse pour discuter les intérêts et terminer les procès de deux seigneurs de paroisse que pour pacifier deux nations ? Pourquoi donc le public, si avare de son estime envers l’avocat, en est-il si prodigue envers le négociateur ? C’est que le public, toutes les fois qu’il n’est pas aveuglé par quelque préjugé ou quelque superstition, est, sans s’en appercevoir, capable de faire sur ce qui l’intéresse les raisonnements les plus fins. L’instinct, qui lui fait tout rapporter à son intérêt, est comme l’éther, qui pénetre tous les corps sans y faire aucune impression sensible. Il a moins besoin de peintres et d’avocats célebres que de généraux et de négociateurs habiles ; il attachera donc aux talents de ces derniers le prix d’estime nécessaire pour engager toujours quelque citoyen à les acquérir.

De quelque côté qu’on jette les yeux, on verra toujours l’intérêt présider à la distribution que le public fait de son estime.

Lorsque les Hollandais érigent une statue à ce Guillaume Buckelst qui leur avoit donné le secret de saler et d’encaquer les harengs, ce n’est point à l’étendue de génie nécessaire pour cette découverte qu’ils déferent cet honneur, mais à l’importance du secret, et aux avantages qu’il procure à la nation.

Dans toute découverte cet avantage en impose tellement à l’imagination, qu’il en décuple le mérite, même aux yeux des gens sensés.

Lorsque les petits Augustins députerent à Rome pour obtenir du saint siege la permission de se couper la barbe, qui sait si le P. Eustache n’employa pas dans cette négociation autant de finesse et d’esprit que le président Jeannin dans ses négociations de Hollande ? Personne ne peut rien affirmer à ce sujet. À quoi donc attribuer le sentiment du rire ou de l’estime qu’excitent ces deux négociations différentes, si ce n’est à la différence de leurs objets ? Nous supposons toujours de grandes causes à de grands effets. Un homme occupe une grande place ; par la position où il se trouve il opere de grandes choses avec peu d’esprit : cet homme passera près de la multitude pour supérieur à celui qui, dans un poste inférieur et des circonstances moins heureuses, ne peut qu’avec beaucoup d’esprit exécuter de petites choses. Ces deux hommes seront comme des poids inégaux appliqués à différents points d’un long levier, où le poids plus léger, placé à une des extrémités, enleve un poids décuple placé plus près du point d’appui.

Or, si le public, comme je l’ai prouvé, ne juge que d’après son intérêt, et s’il est indifférent à toute autre espece de considération ; ce même public, admirateur enthousiaste des arts qui lui sont utiles, ne doit point exiger des artistes qui les cultivent ce haut degré de perfection auquel il veut absolument qu’atteignent ceux qui s’attachent à des arts moins utiles, et dans lesquels il est souvent plus difficile de réussir. Aussi les hommes, selon qu’ils s’appliquent à des arts plus ou moins utiles, sont-ils comparables à des outils grossiers ou à des bijoux : les premiers sont toujours jugés bons quand l’acier en est bien trempé ; et les seconds ne sont estimés qu’autant qu’ils sont parfaits. C’est pourquoi notre vanité est en secret toujours d’autant plus flattée d’un succès, que nous obtenons ce succès dans un genre moins utile au public, où l’on mérite plus difficilement son approbation, dans lequel enfin la réussite suppose nécessairement plus d’esprit et de mérite personnel.

En effet, de quelles préventions différentes le public n’est-il pas affecté lorsqu’il pese le mérite ou d’un auteur ou d’un général ! Juge-t-il le premier ? il le compare à tous ceux qui ont excellé dans son genre, et ne lui accorde son estime qu’autant qu’il surpasse ou qu’au moins il égale ceux qui l’ont précédé. Juge-t-il un général ? il n’examine point, avant d’en faire l’éloge, s’il égale en habileté les Scipion, les César, ou les Sertorius. Qu’un poëte dramatique fasse une bonne tragédie sur un plan déjà connu ; c’est, dit-on, un plagiaire méprisable : mais qu’un général se serve dans une campagne, de l’ordre de bataille et des stratagêmes d’un autre général ; il n’en paroît souvent que plus estimable.

Qu’un auteur emporte un prix sur soixante concurrents ; si le public n’avoue point le mérite de ces concurrents, ou si leurs ouvrages sont foibles, l’auteur et son succès sont bientôt oubliés.

Mais, quand le général a triomphé, le public, avant que de le couronner, a-t-il jamais constaté l’habileté et la valeur des vaincus ? Exige-t-il d’un général ce sentiment fin et délicat de gloire qui, à la mort de M. de Turenne, détermina M. de Montecuculi à quitter le commandement des armées ? « On ne peut plus, disoit-il, m’opposer d’ennemi digne de moi. »

Le public pese donc à des balances très différentes le mérite d’un auteur et celui d’un général. Or pourquoi dédaigner dans l’un la médiocrité que souvent il admire dans l’autre ? C’est qu’il ne tire nul avantage de la médiocrité d’un écrivain, et qu’il en peut tirer de très grands de celle d’un général, dont l’ignorance est quelquefois couronnée du succès. Il est donc intéressé à priser dans l’un ce qu’il méprise dans l’autre.

D’ailleurs, si le bonheur public dépend du mérite des gens en place, et si les grandes places sont rarement remplies par de grands hommes, pour engager les gens médiocres à porter du moins dans leurs entreprises toute la prudence et l’activité dont ils sont capables, il faut nécessairement les flatter de l’espoir d’une grande gloire. Cet espoir seul peut élever jusqu’au terme de la médiocrité des hommes qui n’y eussent jamais atteint, si le public, trop sévere appréciateur de leur mérite, les eût dégoûtés de son estime par la difficulté de l’obtenir.

Voilà la cause de l’indulgence secrete avec laquelle le public juge les gens en place ; indulgence quelquefois aveugle dans le peuple, mais toujours éclairée dans l’homme d’esprit. Il sait que les hommes sont les disciples des objets qui les environnent ; que la flatterie, assidue auprès des grands, préside à toutes les instructions qu’on leur donne ; et qu’ainsi l’on ne peut sans injustice leur demander autant de talents et de vertus qu’on en exige d’un particulier.

Si le spectateur éclairé siffle au théâtre français ce qu’il applaudit aux Italiens ; si, dans une belle femme et un joli enfant, tout est grace, esprit et gentillesse, pourquoi ne pas traiter les grands avec la même indulgence ? On peut légitimement admirer en eux des talents qu’on trouve communément chez un particulier obscur, parce qu’il leur est plus difficile de les acquérir. Gâtés par les flatteurs, comme les jolies femmes par les galants ; occupés d’ailleurs de mille plaisirs, distraits par mille soins, ils n’ont point, comme un philosophe, le loisir de penser, d’acquérir un grand nombre d’idées[1], ni de reculer et les bornes de leur esprit et celles de l’esprit humain. Ce n’est point aux grands qu’on doit les découvertes dans les arts et les sciences ; leur main n’a pas levé le plan de la terre et du ciel, n’a point construit des vaisseaux, édifié des palais, forgé le soc des charrues, ni même écrit les premieres lois : ce sont les philosophes qui, de l’état de sauvages, ont porté les sociétés au point de perfection où maintenant elles semblent parvenues. Si nous n’eussions été secourus que par les lumieres des hommes puissants, peut-être n’auroit-on point encore de bled pour se nourrir, ni de ciseaux pour se faire les ongles.

La supériorité d’esprit dépend principalement, comme je le prouverai dans le discours suivant, d’un certain concours de circonstances où les petits sont rarement placés, mais dans lequel il est presque impossible que les grands se rencontrent. On doit donc juger les grands avec indulgence, et sentir que, dans une grande place, un homme médiocre est un homme très rare.

Aussi le public, sur-tout dans les temps de calamités, leur prodigue-t-il une infinité d’éloges. Que de louanges données à Varron pour n’avoir point désespéré du salut de la république ! En des circonstances pareilles à celles où se trouvoient alors les Romains, l’homme d’un vrai mérite est un dieu.

Si Camille eût prévenu les malheurs dont il arrêta le cours ; si ce héros, élu général à la bataille d’Allia, eût défait à cette journée les Gaulois, qu’il vainquit au pied du capitole ; Camille, pareil alors à cent autres capitaines, n’eût point eu le titre de second fondateur de Rome. Si, dans des temps de prospérité, M. de Villars eût rencontré en Italie la journée de Denain ; s’il eût gagné cette bataille dans un moment où la France n’eût point été ouverte à l’ennemi ; la victoire eût été moins importante, la reconnoissance du public moins vive, et la gloire du général moins grande.

La conclusion de ce que j’ai dit, c’est que le public ne juge que d’après son intérêt. Perd-on cet intérêt de vue ? nulle idée nette de la probité, ni de l’esprit.

Si les nations enchaînées sous un pouvoir despotique sont le mépris des autres nations ; si, dans les empires du Mogol et de Maroc, on voit très peu d’hommes illustres ; c’est que l’esprit, comme je l’ai dit plus haut, n’étant en soi ni grand ni petit, il emprunte l’une ou l’autre de ces dénominations de la grandeur ou de la petitesse des objets qu’il considere. Or, dans la plupart des gouvernements arbitraires, les citoyens ne peuvent, sans déplaire au despote, s’occuper de l’étude du droit de nature, du droit public, de la morale, et de la politique. Ils n’osent remonter en ce genre jusqu’aux premiers principes de ces sciences, ni s’élever à de grandes idées ; ils ne peuvent donc mériter le titre de grands esprits. Mais, si tous les jugements du public sont soumis à la loi de son intérêt, il faut, dira-t-on, trouver dans ce même principe de l’intérêt général la cause de toutes les contradictions qu’on croit à cet égard appercevoir dans les idées du public. Pour cet effet je poursuis le parallele commencé entre le général et l’auteur, et je me fais cette question : Si l’art militaire de tous les arts est le plus utile, pourquoi tant de généraux dont la gloire éclipsoit de leur vivant celle de tous les hommes illustres en d’autres genres ont-ils été, eux, leur mémoire et leurs exploits, ensevelis dans la même tombe, lorsque la gloire des auteurs leurs contemporains conserve encore son premier éclat ? La réponse à cette question c’est que, si l’on en excepte les capitaines qui réellement ont perfectionné l’art militaire, et qui, tels que les Pyrrhus, les Annibal, les Gustave, les Condé, les Turenne, doivent en ce genre être mis au rang des modeles et des inventeurs, tous les généraux moins habiles que ceux-là, cessant à leur mort d’être utiles à leur nation, n’ont plus de droit à sa reconnoissance, ni par conséquent à son estime. Au contraire, en cessant de vivre, les auteurs n’ont pas cessé d’être utiles au public ; ils ont laissé entre ses mains les ouvrages qui leur avoient déjà mérité son estime : or, comme la reconnoissance doit subsister autant que le bienfait, leur gloire ne peut s’éclipser qu’au moment que leurs ouvrages cesseront d’être utiles à leur patrie. C’est donc uniquement à la différente et inégale utilité dont l’auteur et le général paroissent au public après leur mort qu’on doit attribuer cette successive supériorité de gloire qu’en des temps différents ils obtiennent tour-à-tour l’un sur l’autre.

Voilà par quelle raison tant de rois déifiés sur le trône ont été oubliés immédiatement après leur mort ; voilà pourquoi le nom des écrivains illustres, qui de leur vivant se trouve si rarement à côté de celui des princes, s’est, à la mort de ces écrivains, si souvent confondu avec ceux des plus grands rois ; pourquoi le nom de Confucius est plus connu, plus respecté en Europe, que celui d’aucun des empereurs de la Chine ; et pourquoi l’on cite les noms d’Horace et de Virgile à côté de celui d’Auguste.

Qu’on applique à l’éloignement des lieux ce que je dis de l’éloignement des temps ; qu’on se demande pourquoi le savant illustre est moins estimé de sa nation que le ministre habile ; et par quelle raison un Rosny, plus honoré chez nous qu’un Descartes, est moins considéré de l’étranger : c’est, répondrai-je, qu’un grand ministre n’est guere utile qu’à son pays ; et qu’en perfectionnant l’instrument propre à la culture des arts et des sciences, en habituant l’esprit humain à plus d’ordre et de justesse, Descartes s’est rendu plus utile à l’univers, et doit par conséquent en être plus respecté.

Mais, dira-t-on, si, dans tous leurs jugements, les nations ne consultoient jamais que leur intérêt, pourquoi le laboureur et le vigneron, plus utiles sans doute que le poëte et le géometre, en seroient-ils moins estimés ?

C’est que le public sent confusément que l’estime est entre ses mains un trésor imaginaire, qui n’a de valeur réelle qu’autant qu’il en fait une distribution sage et ménagée ; que par conséquent il ne doit point attacher d’estime à des travaux dont tous les hommes sont capables. L’estime alors, devenue trop commune, perdroit, pour ainsi dire, toute sa vertu ; elle ne féconderoit plus les germes d’esprit et de probité répandus dans toutes les ames, et ne produiroit plus enfin ces hommes illustres en tous les genres qu’anime à la poursuite de la gloire la difficulté de l’obtenir. Le public apperçoit donc qu’à l’égard de l’agriculture c’est l’art et non l’artiste qu’il doit honorer ; et que, s’il a jadis, sous les noms de Cérès et de Bacchus, déifié le premier laboureur et le premier vigneron, cet honneur, si justement accordé aux inventeurs de l’agriculture, ne doit point être prodigué à des manœuvres.

Dans tout pays où le paysan n’est point surchargé d’impôts, l’espoir du gain, attaché à celui de la récolte, suffit pour l’engager à la culture des terres ; et j’en conclus que, dans certains cas, comme l’a déjà fait voir M. Duclos[2], il est de l’intérêt des nations de proportionner leur estime, non seulement à l’utilité d’un art, mais encore à sa difficulté.

Qui doute qu’un recueil de faits, tel que celui de la Bibliotheque orientale, ne soit aussi instructif, aussi agréable, et par conséquent aussi utile, qu’une excellente tragédie ? Pourquoi donc le public a-t-il plus d’estime pour le poëte tragique que pour le savant compilateur ? C’est qu’assuré, par le grand nombre des entreprises comparé au petit nombre des succès, de la difficulté du genre dramatique, le public sent que, pour former des Corneille, des Racine, des Crébillon et des Voltaire, il doit attacher infiniment plus de gloire à leurs succès ; et qu’au contraire il suffit d’honorer les simples compilateurs du plus foible genre d’estime, pour être abondamment pourvu de ces ouvrages, dont tous les hommes sont capables, et qui ne sont proprement que l’œuvre du temps et de la patience.

Parmi les savants, tous ceux qui, totalement privés des lumieres philosophiques, ne font que rassembler dans des recueils les faits épars dans les ruines de l’antiquité, sont, par rapport à l’homme d’esprit, ce que les tireurs de pierre sont par rapport à l’architecte ; ce sont eux qui fournissent les matériaux des édifices ; sans eux l’architecte seroit inutile. Mais peu d’hommes peuvent devenir bons architectes ; tous sont propres à tirer la pierre : il est donc de l’intérêt public d’accorder aux premiers une paie d’estime proportionnée à la difficulté de leur art. C’est par ce même motif, et parce que l’esprit d’invention et de systême ne s’acquiert ordinairement que par de longues et pénibles méditations, qu’on attache plus d’estime à ce genre d’esprit qu’à tout autre ; et qu’enfin, dans tous les genres d’une utilité à-peu-près pareille, le public proportionne toujours son estime à l’inégale difficulté de ces divers genres.

Je dis d’une utilité à-peu-près pareille, parce que, s’il étoit possible d’imaginer une sorte d’esprit absolument inutile, quelque difficile qu’il fût d’y exceller, le public n’accorderoit aucune estime à un pareil talent ; il traiteroit celui qui l’auroit acquis comme Alexandre traita cet homme qui devant lui dardoit, dit-on, avec une adresse merveilleuse, des grains de millet à travers le trou d’une aiguille, et qui n’obtint de l’équité du prince qu’un boisseau de millet pour récompense.

La contradiction qu’on croit quelquefois appercevoir entre l’intérêt et les jugements du public n’est donc jamais qu’apparente. L’intérêt public, comme je m’étois proposé de le prouver, est donc le seul distributeur de l’estime accordée aux différentes sortes d’esprit.


  1. C’est vraisemblablement ce qui a fait avancer à M. Nicole que Dieu avoit fait le don de l’esprit aux gens d’une condition commune, pour les dédommager, disoit-il, des autres avantages que les grands ont sur eux. Quoi qu’en dise M. Nicole, je ne crois pas que Dieu ait condamné les grands à la médiocrité. Si la plupart d’entre eux sont peu éclairés, c’est par choix, c’est qu’ils sont ignorants, et qu’ils ne contractent point l’habitude de la réflexion. J’ajouterai même qu’il n’est pas de l’intérêt des petits que les grands soient sans lumières.
  2. Voyez son excellent ouvrage, intitulé Considérations sur les mœurs de ce siècle.