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De la longévité humaine et de la quantité de vie sur le globe/Partie III, chapitre III

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III.

§ 1.De Deluc et de la date récente du dernier déluge.

Entre toutes les révolutions qui ont successivement bouleversé la surface du globe, il en est une qui touche à l’histoire même de l’homme. Pour les autres, nous n’avons de témoins que les monuments de la nature : ici, aux monuments de la nature se joint la tradition des peuples. Le dernier déluge est le grand souvenir que les hommes se sont transmis.

Et, quoiqu’il paraisse fort ancien, quand on le compare à ce que nous appelons ancien dans nos chroniques ordinaires, il l’est néanmoins fort peu. C’est là ce que Deluc a bien vu : il a bien vu la date récente du dernier déluge, grand fait vainement révoqué en doute, et le rapport étonnant de tout ce que nous présente la surface du globe avec tout ce que nous dit le récit de Moïse. Son livre[1], plein d’intérêt, malgré bien des longueurs, bien des digressions, bien des complications inutiles, a mérité le beau titre de Commentaire de la Genèse.

Deluc partage, dès l’abord, l’histoire de la terre en deux histoires distinctes : l’une est l’histoire de ce qui a précédé le déluge, l’autre est l’histoire de ce qui l’a suivi ; l’une est l’histoire primordiale, l’histoire ancienne ; l’autre est l’histoire moderne, l’histoire actuelle.

Buffon, le premier des hommes qui ait osé marquer des époques fixes dans l’histoire de la nature, avait osé marquer aussi la durée de chacune d’elles. La première dura vingt-cinq mille ans ; la seconde en dura dix mille ; la troisième, quinze mille ; la quatrième, dix mille. La terre avait soixante mille ans, tout juste (si l’on en croit Buffon), quand « la nature, dans son premier moment de repos, donna ses productions les plus nobles, etc., etc.[2]. »

Deluc n’a pas cette hardiesse. Plus sage que Buffon, plus réservé du moins, parce qu’il vient après, il voit les périodes de plus en plus reculées de l’histoire ancienne, sans y marquer des dates, que des hypothèses seules auraient données ; il ne marque qu’une seule date, que les faits lui donnent, la date du dernier déluge.

« Dans la partie de l’histoire de la terre que j’appelle histoire ancienne de notre globe, je n’avais, dit-il, pour me conduire, que des monuments antiques très-défigurés par le temps, et c’est beaucoup qu’ils portent encore des caractères assez précis pour que nous puissions démêler des causes et des successions déterminées, quoique, en découvrant ainsi des périodes, nous ne puissions en calculer la longueur. Nous avons heureusement bien plus de secours dans l’histoire moderne de notre planète, je veux dire dans celle de la période de son existence où nous sommes encore[3]. »

Il ajoute : « Depuis la révolution qui sépare les deux parties de cette histoire, c’est-à-dire depuis l’existence de nos continents, toutes les causes qui commencèrent à y influer ont continué d’agir ; et, en même temps que nous les voyons en action, nous pouvons en mesurer les effets passés et présents : ce qui nous donne prise pour évaluer le temps qui s’est écoulé depuis qu’elles opèrent[4]. »

M. Cuvier dit, après Deluc : « En mesurant les effets produits dans un temps donné par les causes aujourd’hui agissantes, et en les comparant avec ceux qu’elles ont produits depuis qu’elles ont commencé d’agir, l’on parvient à déterminer à peu près l’instant où leur action a commencé, lequel est nécessairement le même que celui où nos continents ont pris leur forme actuelle, ou que celui de la dernière retraite subite des eaux[5]. »

Quelles sont donc les causes qui, comme le dit Deluc, comme le dit M. Cuvier, opèrent, agissent sur nos continents depuis le dernier déluge, ou, plus exactement, depuis la retraite des eaux dont il les avait couverts ?

Ces causes sont la végétation, les glaces, les fleuves, les pluies, etc., etc.

Dès que nos continents ont été à sec, la végétation a commencé à produire des couches de terre végétale ; les hautes montagnes, les pics ont commencé à s’entourer de glaces ; les fleuves ont commencé à porter leurs dépôts à la mer, etc., etc. On peut donc se servir de ces dépôts, de ces glaces, de ces couches, etc., qui s’accroissent chaque jour encore et dont l’accroissement est réglé, dont les accroissements sont des mesures, pour mesurer le temps qui s’est écoulé depuis la dernière retraite des mers, depuis le dernier déluge.

C’est là ce que fait Deluc. Il prend, l’une après l’autre, toutes ces causes : la végétation, les glaces, les fleuves, etc. ; il les voit agir ; par leurs progrès présents, il juge de leurs progrès passés ; il les appelle ingénieusement, et avec raison, des chronomètres naturels ; et tous ces chronomètres lui donnent le même résultat, savoir, la date récente, et très-récente, du dernier déluge.

Les chronomètres de Deluc sont le moyen heureux sur lequel il fonde sa chronologie nouvelle : il les observe, il les compare ; il étudie tout ce qui a pu en troubler la marche.

« Si, dit-il, partant de la quantité de couches de terre végétale que nous trouvons aujourd’hui, et de ce que nous connaissons de la manière dont elles se forment, nous voulions en déduire l’âge de nos continents, sans avoir égard à ce qui a dû retarder la végétation dans l’origine, nous les ferions plus jeunes que l’histoire certaine ne peut nous le permettre[6]. »

Il dit, à propos des fleuves : « Les fleuves charrièrent d’abord à la mer une quantité de matières incomparablement plus grande que celle qu’ils charrient aujourd’hui, et, par conséquent, si leur accumulation, considérée par la simple comparaison de ses progrès avec ce qui existe déjà, peut nous conduire à une erreur sur le temps, ce sera en excès et non en défaut. Cependant encore ce phénomène si chronométrique vient se réunir à la même base chronologique[7]. »

Enfin il conclut que nos continents ne sont point anciens, que leur origine ne remonte pas à plus de cinq ou six mille ans[8], et que « le premier de nos livres sacrés, la Genèse, renferme la vraie histoire du monde[9]. »

Tel est le grand fait démontré par Deluc, et qui eût bien étonné le siècle auquel il l’annonçait, si, relativement à tous les faits de ce genre, ce siècle n’avait eu son parti pris. Buffon avait bien dit : « Depuis la fin des ouvrages de Dieu, c’est-à-dire depuis la création de l’homme, il ne s’est écoulé que six ou huit mille ans[10] ; » mais on mettait la phrase de Buffon sur le compte de sa complaisance pour la Sorbonne. Dupuis, l’auteur fameux de l’Origine de tous les cultes, affirmait que « le monde n’avait point été fait, qu’il avait toujours existé, qu’on ne l’avait point vu naître[11]… ; » et l’on admirait Dupuis. Sur ce point, la philosophie ne croyait pas encore à la science. Et, plus de vingt ans après Deluc, M. Cuvier lui-même, lui qui devait tant ajouter à ces vérités nouvelles, ne les proposait encore qu’avec réserve.

« Ces idées, disait-il dans un de ses beaux rapports, sont aussi celles de plusieurs naturalistes célèbres, surtout si on les restreint au dernier changement. Vos commissaires croient même pouvoir en adopter personnellement une partie, quoiqu’ils conçoivent très-bien que les motifs qui les déterminent puissent n’avoir pas la même influence sur tout le monde ; mais ils ne croient pas devoir engager la Classe à se prononcer sur des sujets semblables[12]… »

Voilà comment parlait M. Cuvier en 1806. Voici comment il parle quelques années plus tard, en 1812 :

« En examinant bien, dit-il, ce qui s’est passé sur la terre, depuis qu’elle a été mise à sec pour la dernière fois, et que les continents ont pris leur forme actuelle, l’on voit clairement que cette dernière révolution, et, par conséquent, l’établissement de nos sociétés actuelles, ne peuvent pas être très-anciens. C’est un des résultats à la fois les mieux prouvés et les moins attendus de la saine géologie, résultat d’autant plus précieux, qu’il lie d’une chaîne non interrompue l’histoire naturelle et l’histoire civile[13]. »

§ 2.Rapport du récit de Moïse avec les monuments de la nature.

Deluc s’est appliqué à suivre ces rapports dans un grand détail. Il n’est pas besoin de ce détail. Il y a eu un déluge. Moïse le dit ; et la terre entière le dit et le raconte comme Moïse. Faudra-t-il, avec Deluc, avec Buffon lui-même, se perdre en dissertations sur le mot jour ? « Que pouvons-nous entendre, dit Buffon, par les six jours que l’écrivain sacré nous désigne si précisément en les complant les uns après les autres, sinon six espaces de temps, six intervalles de durée[14] ? » — Oui, sans doute, et il n’est pas besoin de disserter pour cela. Deluc trouve que Moïse n’indique pas bien le moment précis où commencèrent les pluies du déluge. « Quant aux pluies, dit-il, qui accompagnèrent cette catastrophe, elles commencèrent probablement avant le moment dont parle Moïse[15]. » Probablement : c’est pousser le scrupule bien loin ; et je laisse Deluc se tirer de là comme il peut. Que font ici de petites preuves, quand on a les grandes ?

Et, d’ailleurs, ce n’est pas la Genèse seule qui nous a gardé le souvenir de ces grandes choses. La mémoire en est partout.

« La tradition du déluge universel, dit Bossuet, se trouve par toute la terre[16]. »

Il y a plus : il y a, si je puis ainsi dire, un esprit humain primitif, et toujours conservé, qui date de cette dernière et grande catastrophe du globe.

« L’affreux spectacle d’un monde détruit, dit Boulanger, dans son livre de l’Antiquité dévoilée, fit sur l’homme des impressions si étranges et si profondes, qu’il en résulta nécessairement des principes qui ont influé sur sa conduite et sur celle de sa postérité[17]. »

Mais pourquoi citer Boulanger, quand je puis citer Buffon ? Car Buffon ne dédaigne pas d’employer ici les mêmes idées, en les agrandissant par le style. Il peint « les premiers hommes, témoins des mouvements convulsifs de la terre,… n’ayant que les montagnes pour asiles contre les inondations, chassés souvent de ces mêmes asiles par le feu des volcans, tremblants sur une terre qui tremblait sous leurs pieds, nus d’esprit et de corps[18]… »

Et, comme il le dit si bien, « ces hommes, profondément affectés des calamités de leur premier état, et ayant encore sous les yeux les ravages des inondations, les incendies des volcans, les gouffres ouverts par les secousses de la terre, ont conservé un souvenir durable et presque éternel de ces malheurs du monde[19]. »

§ 3.Système de Deluc sur la retraite des mers.

Je ne dirai qu’un mot de ce système ; car ce qu’il faut chercher, ce sont les idées neuves, les idées justes ; et le système de Deluc n’est ni neuf ni juste.

Leibnitz avait imaginé[20] de grandes cavernes, dont les voûtes, en s’affaissant, ouvrirent de vastes bassins, qui furent les bassins des mers circonscrites. Deluc emploie ces cavernes.

Le fait à expliquer est celui-ci : tandis que nos continents étaient couverts par la mer, il y avait d’autres continents. Ces continents antiques sont devenus les mers actuelles ; les mers d’alors sont devenues les continents d’aujourd’hui. Comment ce changement s’est-il opéré ? Deluc ne voit pas le mécanisme réel, qui est le soulèvement des montagnes ; il s’arrête au mécanisme apparent, qui est l’affaissement des plaines. Il combat, dans Buffon[21], l’idée des feux intérieurs du globe, cette grande idée sur laquelle repose toute la géologie de nos jours. Singulier contraste ! c’est Buffon, c’est l’homme qui n’avait pas vu les montagnes[22], qui, sur leur formation, touche à l’idée vraie, et c’est Deluc, c’est l’homme qui avait passé sa vie à parcourir, à explorer, à pratiquer, si je puis ainsi dire, les montagnes, qui la repousse.

§ 4.Du vrai mécanisme de la formation des montagnes et du déplacement des mers.

Les mers se sont déplacées : les coquilles marines, répandues partout sur la terre sèche, prouvent le déplacement des mers ; le déplacement des mers prouve la formation des montagnes par soulèvement ; le soulèvement des montagnes prouve le feu central.

Ce feu intérieur, reste concentré du feu primitif qui embrasait le globe entier, tend sans cesse à réagir contre l’écorce du globe, à la soulever, à la rompre sur quelques points. « Si l’on pouvait avoir, dit très-bien M. de Humboldt, des nouvelles de l’état journalier de la surface terrestre tout entière, on serait bientôt convaincu que cette surface est toujours agitée par des secousses en quelques-uns de ses points, et qu’elle est incessamment soumise à la réaction de la masse intérieure[23]. »

C’est cette réaction incessante, cet effort constant de la masse intérieure contre la surface du globe, qui produit le soulèvement des montagnes ; c’est le soulèvement des montagnes qui produit le déplacement des mers ; c’est le déplacement des mers qui produit la dispersion des coquilles marines sur la terre sèche, etc.

Le grand progrès actuel de la science est d’avoir ramené tous ces phénomènes, la dispersion des animaux de la mer, la submersion des animaux terrestres, le déplacement des mers, le soulèvement des montagnes, et bien d’autres encore, les tremblements de terre, les volcans, les ruptures, les dislocations immenses de la surface du globe, etc., à une seule et première cause : le feu central.

§ 5.Du livre même de Deluc.

Rien n’est plus intéressant que le sujet de ce livre : l’histoire du monde nouveau que l’homme habite. Quelques-uns de ceux qui avaient déjà écrit ou essayé d’écrire cette histoire, Burnet, Woodward, Whiston, etc., y avaient mêlé des systèmes qui lui donnaient un air de fable. Le livre de Deluc lui a rendu son vrai caractère. Ce livre devrait donc être dans toutes les bibliothèques ; et cependant il n’y est pas. Comment cela se fait-il ?

C’est qu’il se compose de six énormes volumes[24] ; c’est qu’à propos d’histoire naturelle et de théorie de la terre, l’auteur y parle de tout : de métaphysique, d’économie politique, de morale, etc. ; c’est qu’il est bien long, et qu’un style diffus le fait paraître plus long encore. Malgré cela, le livre de Deluc sera toujours lu, et devra toujours l’être. Il y a plus : quand on l’aura lu, on voudra le relire. Les faits et les idées y abondent. Deluc était un observateur plein de sagacité, un penseur d’une pénétration d’esprit peu commune[25]. Avant Saussure et lui, nul homme encore n’avait aussi profondément étudié les montagnes ; il les parcourut bien des fois ; il y vécut ; on peut même dire à la lettre, qu’il les eut toujours sous les yeux.

« Le cabinet où je m’occupe d’histoire naturelle n’est pas, dit-il, un de ceux où l’imagination seule inspire[26]… En écrivant, j’ai les grands phénomènes devant moi. Il me suffit de lever les yeux, et, de ma fenêtre même, je contemple deux grandes chaînes de montagnes, les Alpes et le Jura, dont aucun détail essentiel ne m’échappe… C’est donc elles-mêmes que je consulte[27]… »

Mais ce que je remarque surtout dans Deluc, c’est la noble idée qu’il a de la science, qui n’est point en effet la science pour s’arrêter aux choses, qui s’élève plus haut, et, pour rappeler ici la belle parole de l’orateur romain, saisit presque celui qui les modère et qui les régit : … ipsumque ea moderantem et regentem penè prehenderit[28].



  1. Lettres physiques et morales sur l’histoire de la terre et de l’homme, etc., 1779.
  2. Époques de la nature : vie époque.
  3. Lettres physiques et morales sur l’histoire de la terre et de l’homme, etc., t. V, iie partie, p. 489.
  4. Lettres physiques, etc., p. 490.
  5. Discours sur les révolutions de la surface du globe.
  6. Deluc : t. V, iie partie, p. 491.
  7. Deluc : t. V, 2e partie, p. 498.
  8. « Je pense, avec MM. Deluc et Dolomieu, dit M. Cuvier, que s’il y a quelque chose de constaté en géologie, c’est que la surface de notre globe a été victime d’une grande et subite révolution, dont la date ne peut remonter beaucoup au delà de cinq ou six mille ans… » Disc, sur les révol. de la surf. du globe.
  9. Voyez t. I, p. 9 et 24 ; t. V, p. 507, etc., ou plutôt voyez tout l’ouvrage.
  10. Époques de la nature : Préambule.
  11. Voyez l’Abrégé de l’Origine de tous les cultes, au chap. I.
  12. Rapport sur l’ouvrage du Père Chrysologue de Gy, intitulé : Théorie de la surface actuelle de la terre, 1806.
  13. Discours sur les révolutions de la surface du globe. — Voyez la note 2 de la p. 233. — « Les deltas, dans leur accroissement continuel, constituent, comme les dunes, dit M. Élie de Beaumont, une sorte de chronomètre naturel… Il est évident que la formation des deltas a commencé avec celle des dunes, et l’appui que se prêtent des supputations, fondées sur deux ordres de faits aussi différents, me semble donner un grand poids à la conclusion que la période actuelle, qui est à la fois l’ère des deltas et l’ère des dunes, ne remonte qu’à une époque assez peu éloignée de nous.

    « Nous voyons, ajoute-t-il, par la faiblesse de la largeur de la bande des dunes, comparée à son extension incessante, que le moment où le mouvement a commencé n’est pas très-reculé : on trouverait quelques milliers d’années, et pas en très-grand nombre. Si nous comparons ce résultat avec celui des observations relatives à la végétation, nous voyons qu’il y a certains végétaux dont deux vies successives forment un total aussi long que toute l’ère des dunes ; il y a même peut-être des végétaux aussi anciens que le commencement des dunes actuelles. C’est dans ce cadre, extrêmement simple, que se trouve renfermée toute l’histoire des hommes… » (Leçons de géologie pratique, t. I, p. 219.)

  14. Époques de la nature : Préambule.
  15. T. V, iie partie, p. 652.
  16. Discours sur l’histoire universelle, 1re époque.
  17. L’antiquité dévoilée par ses usages, t. I, p. 12.
  18. Époques de la nature, viie époque.
  19. Époques de la nature, viie époque.
  20. « Nihil propius videtur quam ut credamus, fracto telluris fornice, ubi infirmioribus fulcris sustentabatur, ingentem massam nudatis cacuminibus in subjectum anteaque inclusum mare procubuisse. Ita aquas antris expressas supra montes exundasse, donec reperto novo in Tartara aditu, perfractisque repagulis clausturæ interioris adhuc terræ, quidquid nunc siccum cernitur denuo deseruere. » Protogæa, etc., pag. 12. — « D’anciens continents se sont enfoncés ; … la mer, en coulant dans cet espace enfoncé, a laissé à sec son ancien lit, qui forme nos continents. » Deluc : t. V, p. 467. « — Lorsque quelque voûte se rompait et que la mer se jetait dans ces cavernes… » Ibid., p. 481.
  21. Voyez, t. V, p. 517 et suiv., son Examen du système cosmologique de Buffon.
  22. Pallas lui en a fait le reproche formel : « Buffon semble n’avoir jugé des montagnes en général que par celles de la France… » — Voyez mon Histoire des travaux et des idées de Buffon.
  23. Cosmos, t. 1, p. 237.
  24. Je dis six, parce que le cinquième est partagé en deux. Deluc lui-même avait bien senti que son ouvrage était trop long ; il en donna, en 1798, un abrégé sous le titre de Lettres sur l’histoire physique de la terre, adressées à Blumenbach, etc. Mais, ici, le génie de Deluc n’a plus sa première verve, ses idées n’ont plus leur nouveauté. L’ouvrage important est l’ouvrage original, l’ouvrage que j’examine.
  25. Il aime les propositions qui ont quelque chose de singulier et comme un air de paradoxe. Il se plaît à nous montrer, par exemple, les montagnes conservées par une plante, et la plus faible des plantes, la mousse. » (T. II, p. 20.) Peut-être, en ce genre, va-t-il quelquefois trop loin ; mais, au fond, rien n’est plus curieux, souvent même rien n’est plus réel, que le résultat des recherches fines auxquelles ce tour d’esprit l’a porté.
  26. T. II, p. 101.
  27. T. I, p. 371.
  28. De legibus, lib. i. — Deluc (Jean-André) était né à Genève en 1727 ; il est mort en 1817.