Des colonies françaises (Schœlcher)/XV

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Pagnerre (p. 206-214).

CHAPITRE XV.

LE PRÉJUGÉ DE COULEUR SE PERDRA DANS LA LIBERTÉ ; LES DEUX RACES S’ASSIMILERONT.

Le préjugé de couleur n’est rien par lui-même, il disparaîtra avec l’esclavage qui l’a fait naître. — Il se modifie déjà dans les îles anglaises. — Familles libres distinguées. — La classe de couleur s’améliore depuis qu’elle possède des droits politiques. — La liberté moralise. — Les mariages de fusion nombreux au commencement des colonies. — L’antipathie des femmes blanches pour les nègres est un mensonge. — Mulâtres nés de demoiselles blanches. — L’amalgame futur des deux races est écrit dans la similitude de leur espèce. — Les Antilles formeront un jour une confédération indépendante.


Il est triste d’avoir à dire que les choses ne sont pas plus avancées, et néanmoins nous n’en sommes pas fort inquiété. Ce mal est de ceux contre lesquels il n’y a de remède efficace que le temps avec la liberté, et que le temps avec la liberté doivent infailliblement guérir. Le préjugé de couleur vu de près n’est rien, on y a mis trop d’importance ; il tient à des circonstances toutes politiques, toutes locales, il s’en ira insensiblement avec l’esclavage, c’est-à-dire avec la cause qui le fit naître. Il est si peu inné dans les individus, que durant un demi-siècle les colonies n’en eurent aucune idée. Il fallut le créer. Nous ne voulons pas nier qu’il n’en existe encore beaucoup aux colonies anglaises, que la ligne de démarcation n’y soit encore fort tranchée, et que l’hostilité des deux castes n’enferme encore des principes de désordre et d’animosité. Les hommes ne peuvent aussi vite dépouiller leurs passions, et surtout leurs passions de haine et d’orgueil. Cependant on ne saurait nier non plus que le mal ne commence à s’amoindrir. Il est arrivé ce que l’on pouvait prévoir, l’homme nègre n’étant plus esclave, et l’homme de couleur qui procède de lui ne tenant plus à un être dans l’opprobre, on devient embarrassé d’un mépris sans raison ni objet. L’entrée aux affaires de la classe réprouvée a considérablement servi le progrès ; on voit aujourd’hui dans les colonies anglaises des nègres et des sang mêlés dans tous les emplois publics : sur le siége des juges, auprès des plus hauts fonctionnaires, parmi les magistrats spéciaux et dans les chambres législatives[1] ; enfin ils sont mêlés à toutes choses. Cette position que la sagesse et l’habileté du gouvernement anglais, aident beaucoup à leur faire, les met chaque jour en rapport forcé avec les blancs, et le travail de fusion s’opère sourdement. À l’extérieur, il n’y a plus de différence entre les deux classes, les relations publiques sont sur un pied de parfaite égalité ; le serrement de main est admis depuis long-temps, on en est déjà venu à reconnaître des liens de parenté. Nous avons vécu à la Dominique chez le chef même du parti conservateur, M. Blanc, homme à la vérité très spirituel qui avouait et recevait pour ses nièces deux jeunes filles d’un sien frère de couleur. Nous avons vu aussi à la Dominique, dans une des écoles de la campagne, la petite fille d’un riche propriétaire blanc (M. Bell, si je me rappelle bien le nom), confondue avec tous les enfans noirs et jaunes du quartier. À Antigues nous nous sommes trouvé à table avec des sang-mêlés au milieu de l’élite des planteurs. — La fusion de l’intérieur reste encore à s’opérer, celle des femmes surtout ; on ne voit pas plus de blanches dans un bal de sang mêlés que de femmes de couleur dans une réunion de personnes blanches, Les femmes, grâce au rétrécissement d’esprit que leur donne la mauvaise éducation qu’elles reçoivent, sont toujours les plus difficiles à vaincre, les plus résistantes aux réformes. Toutefois, sur ce point aussi les gouverneurs anglais ont fait faire un grand pas, en recevant dans leur salons des femmes de couleur. Et qu’on ne croie pas qu’ils n’aient pu tenter ce grand coup qu’en associant de force des élémens hétérogènes. Notre voyage nous met à même de certifier le contraire. Nous avons eu l’honneur d’être admis dans plusieurs familles libres, dont la distinction ne le cédait à nulle famille blanche. À la Dominique nous avons assisté à un bal de cette classe, et nous pouvons assurer que dans aucune société de l’autre classe nous n’avons rencontré plus de jeunes filles dont la modestie et la retenue nous aient garanti la pureté du présent et la moralité de l’avenir. Les îles françaises de même où tant de causes pourraient s’opposer à ces heureuses exceptions, possèdent des familles de couleur qui ont droit à toute la considération imaginable.

Quelque sévère qu’ait été notre jugement, il n’en est pas moins vrai que les hommes de couleur, depuis qu’ils sont devenus citoyens se sont beaucoup améliorés[2], Le mariage légal qui leur était presqu’inconnu se répand, et, disent les impassibles Notices statistiques du gouvernement, « depuis leur émancipation civile et politique, la tendance à une vie régulière se manifeste d’une manière sensible parmi eux. » Dans les colonies anglaises, dont les neuf dixièmes de la population mixte sont comme chez nous illégitimes, le progrès a été plus étendu encore et plus perceptible ; il n’existe aucune sang mêlée à cette heure qui croie plus honorable de vivre en concubinage avec un blanc que d’être mariée avec un homme de sa caste ; tout le monde contracte des liens réguliers ; la vie s’épure, et dans les écoles gratuites du dimanche, ce sont des membres de la classe de couleur qui se distinguent par leur zèle et leur désintéressement à remplir les graves fonctions d’instructeurs auprès des pauvres. La liberté moralise.

À tout prendre, on peut s’étonner de la rapidité avec laquelle s’est opéré l’amendement. Un demi-siècle suffira peut-être à détruire les dernières traces de ces distinctions, qui après avoir été un crime politique ne sont plus qu’une sottise. Si la classe de couleur était assez riche pour envoyer élever en Europe beaucoup de ses enfans, la classe blanche perdrait plus vite encore la seule véritable supériorité qu’elle ait et qu’elle gardera long-temps avant que les émancipés enrichis puissent faire comme elle. Les richesses aussi aplaniront bien des difficultés. Le commerce a presque fait disparaître la guerre du monde, il fera disparaître également le préjugé des colonies par l’argent qu’il mettra aux mains des marchands nègres et mulâtres ; l’argent viendra porter là encore son niveau et diminuer les distances : des aristocrates blancs épouseront des héritières noires, comme autrefois les marquis ont épousé des financières.

En écrivant ces mots, nous voyons d’avance les créoles qui les liront, hausser les épaules. — En vérité, nous avons grand peine à nous rendre compte des prétendues répugnances que montrent les colons pour les unions noires, eux que l’on voit tous les jours déserter leurs femmes pour des négresses. Cet impossible, qu’ils prononcent au mot de mariage de fusion, fait, il nous semble, peu d’honneur à leur sincérité ou à leur jugement. La classe de couleur avec toutes ses variétés est-elle donc autre chose que le fruit d’unions entre blancs et noires, unions illégitimes plus ou moins prolongées, mais enfin unions indéniables ? Si la femme noire a des attraits bons pour une concubine, n’est-il pas clair qu’en l’élevant bien on lui communiquera les qualités bonnes pour une épouse. Quoi ! me disait-on, vous épouseriez une négresse ? et l’on paraissait incrédule lorsque je répondais affirmativement. L’histoire des Antilles nous affirme pourtant que les ancêtres de ces incrédules presque tous pères de petits mulâtres, que leurs ancêtres, disons-nous, n’auraient point eu de ces étonnemens. Labat a vu à la Martinique des marquises, de vraies marquises qui étaient de bonnes et franches négresses comme il dit et probablement nous en aurions encore si l’on n’avait plus tard expressément défendu ces mariages, nuisibles au mépris que l’on voulait maintenir contre la race des esclaves. Hillard d’Auberteuil[3] rapporte qu’en 1773, il existait à Saint-Domingue seulement plus de trois cents mariages légitimes entre blancs et femmes libres. Les européens même alors « s’adressaient de préférence aux mulâtresses, parce qu’elles étaient plus riches que les européennes. »

Valverde, créole espagnol de Saint-Domingue, dit que « parmi les Français, les comtes et les marquis se marient avec des mulâtresses, et que le luxe de ces femmes joint à leur considérable multiplication, témoigne du cas que les Français font d’elles, et prouve que la répugnance dont parlent leurs auteurs n’est qu’un mensonge[4]. » À vrai dire, Valverde qui a toute la morgue espagnole, a l’air de prendre en grande pitié ces comtes et ces marquis français qui épousent des mulâtresses.

Quant à l’indignation et au dégoût que manifestent les femmes blanches des colonies lorsqu’il est question de mariages, d’elles aux noirs, nous ne croyons pas du tout qu’ils soient invincibles. D’abord il existe plusieurs de ces mariages en Europe[5] ; ensuite le général Pamphile Lacroix, dans son Histoire de la révolution de Saint-Domingue, raconte l’épisode suivant : « Lorsque nous parcourions dit-il, avec le général Baudet, les documens secrets de Toussaint Louverture, notre curiosité venait de s’accroître en découvrant un double-fond dans la caisse qui les contenait. Qu’on juge de notre surprise lorsqu’en forçant ce double-fond, nous n’y trouvâmes que des tresses de cheveux de toute couleur, des bagues, des cœurs en or traversés d’une flèche, de petites clefs, des souvenirs et une foule de billets doux qui ne laissaient aucun doute sur les succès obtenus en amour par le vieux Toussaint Louverture. »

Toussaint ne fut pas le seul nègre qui fut aimé des blanches, en cessant d’être esclave ; cela était à la connaissance générale en France, et Bonaparte qui jouait l’homme moral comme on sait, dit niaisement à ce sujet dans les instructions pour la criminelle expédition de Saint-Domingue : « Les femmes blanches qui se sont prostituées aux nègres, quelque soit leur rang, seront renvoyées en France. » Au reste, sans aller à Saint-Domingue, nos colonies, au sein même de l’esclavage, nous pourraient présentement fournir d’autres exemples. On y connaît des mulâtres dont les mères sont des demoiselles blanches[6]. Une affaire d’infanticide sur deux jumeaux vient d’être étouffée par le parquet de la Guadeloupe[7], sous prétexte de ne point révéler à la publicité un grand scandale.

On en reviendra un jour aux mariages fusionnaires que nous attestent unanimement tous les écrivains des premiers établissemens coloniaux, et qui serviront à réprimer la débauche des femmes de la classe mixte. Déjà quelques petits blancs (on les pourrait compter il est vrai), ont eu le courage de se marier légitimement avec des femmes de couleur, Laissons au temps à achever l’œuvre de ces hardis novateurs. Quoi qu’en disent les vieux créoles qui voient la chose publique mise en péril par de telles témérités, c’est par là qu’elle sera préservée du mal ; c’est dans ce nouveau mélange des genres ! que se perdront les derniers vestiges du préjugé. Nous y voyons l’avenir des colonies. Un économiste renommé a jeté une parole de malédiction qui ne se réalisera pas : il n’est pas vrai que les deux races n’aient qu’un compte de sang à régler ensemble, et que l’une doive infailliblement exterminer l’autre, ou plutôt cela n’est vrai qu’autant que l’une resterait esclave de l’autre. La liberté les sauvera. « L’amalgame des races blanche et noire est contre nature ; leur fusion est impossible, Dieu n’a point voulu qu’elles s’assimilassent », a dit l’Américain M. Clay, à la grande approbation de M. Lepelletier Duclary. Que répondre à ces aveugles qui n’ont point apparemment rencontré un seul mulâtre dans leur vie ? Rien. Il n’y a pas à discuter avec eux.

Malgré les antipathies actuelles que l’esclavage a créées entre les deux races, on peut compter sur leur alliance future, elle est ineffaçablement écrite dans la similitude de leur espèce ! C’est encore du temps qu’il faut ici.

Et cette alliance produira peut-être de grandes choses. En examinant la position des Antilles au milieu de l’Océan, groupées toutes entre l’Europe et l’Amérique, en regardant sur la carte où on les voit presque se toucher, on est pris de la pensée qu’elles pourraient bien un jour constituer ensemble un corps social à part dans le monde moderne, comme les îles Ioniennes en formèrent un autrefois dans le monde ancien. Petites républiques indépendantes, elles seraient unies confédérativement par un intérêt commun et auraient une marine, une industrie, des arts, une littérature qui leur seraient propres. Cela ne se fera peut-être pas dans un, dans deux, dans trois siècles, il faudra auparavant que les haines de rivalité s’effacent pour qu’elles s’unissent et s’affranchissent toutes ensemble de leurs métropoles respectives ; mais cela se fera, parce que cela est naturel. Alors aussi, on n’en peut guères douter, les îles confédérées des Indes occidentales auront une population spéciale et particulière, une population mixte ; car la traite ayant cessé pour toujours, la race qui subsiste aujourd’hui devra se fondre à travers les âges dans la race de sang mêlé par ses continuelles alliances avec elle, de même que la race blanche qui sera, malgré ses émigrations, toujours trop peu nombreuse pour faire une espèce à part. Si l’homme blanc et l’homme noir formaient une dualité, si comme on l’a dit bizarrement l’homme noir et l’homme blanc étaient les mâle et femelle de l’humanité qui doivent par leur union et l’accord de leurs qualités propres créer un genre participant des mérites de ses deux générateurs, on pourrait s’attendre à voir sortir des Indes occidentales des prodiges nouveaux qui étonneraient l’univers. Dualité mâle et femelle à part, que l’on ne soit pas trop incrédule à ces destinées lointaines et cachées de la mer des Antilles, que l’on songe à tout ce que le petit îlot de Syracuse a fourni de lumière, de science et d’art, au profit du monde. Haïti n’est guères moins grande à elle seule que l’Angleterre.

Sortons de notre rêve pour passer au chapitre suivant.


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  1. À la Dominique, ils sont même en majorité pour le moment dans l’assemblée.
  2. C’est l’opinion entre autres de M. Lignières de la Guadeloupe.
  3. Considérations sur Saint-Domingue.
  4. Idea del valor de la isla Hispanola, chap. 19.
  5. Il y en a toujours eu. « Le peu d’habitude de voir des nègres avait sans doute inspiré à M. Meckel une espèce de répugnance et d’horreur pour leur couleur. Il en aurait eu des idées moins révoltantes et plus raisonnables s’il eut été à même comme nous le sommes dans notre patrie, d’examiner journellement des noirs et de se convaincre par ses yeux que les blancs de l’un et de l’autre sexe, quelque supérieurs qu’ils se croient aux nègres, ne les regardent pas tout-à-fait indignes de leur amour et même de leur alliance. »
    Camper.

    Après tout, pourquoi n’en serait-il pas ainsi ? Le visage des nègres certainement ne répond pas à ce qui constitue le beau, selon que nous autres blancs nous le concevons, mais il a son caractère, et il est impossible de ne pas convenir que le buste et les bras de l’homme noir sont des modèles de musculature qui ne laissent plus croire que les marbres antiques soient des créations idéales. Quant aux négresses, si elles étaient si affreuses qu’on le dit, elles ne feraient pas tant de tort à leurs maîtresses.

  6. L’Univers a raconté le fait suivant dans son numéro du 4 décembre 1841:

    « En 1794, une demoiselle ***, créole de Saint-Pierre Martinique, se laissa séduire par un nègre libre, nommé Pierre Sauvignon. Elle accoucha dans une case au Morne d’Orange, et l’enfant placé dans un panier fut exposé à la porte d’un ami. Aux termes d’une coutume barbare, l’enfant porté à la maison des enfans trouvés, fut refusé parce qu’il avait la peau un peu foncée. Une commission s’assembla, il fut déclaré de couleur et vendu à l’encan au sieur Recoing de Lisle pour 32 francs 80 c. Cet habitant était l’ami de la mère du petit mulâtre auquel on donna le nom de Ferdinand, dit Moïse. M. Recoing avait reçu de l’argent de cette malheureuse, et s’était engagé à élever le pauvre enfant et à lui donner la liberté. M. Recoing de Lisle mourut, léguant Ferdinand à sa fille, le 16 mai 1814. Mademoiselle Sophie Recoing de Lisle avait été liée avec la mère du petit infortuné ; elle en eut tous les soins possibles. Devenue madame Pochard, et ayant perdu son mari, le 19 mars 1816, elle mourut en couches. Ferdinand passa au fils Recoing de Lisle qui le posséda jusqu’en 1833, année de son décès. Ce dernier propriétaire de Ferdinand racontait, à qui voulait l’entendre, l’intéressante histoire de son esclave, et il disait : « L’enfant, suivant la condition de la mère, devrait être blanc et libre. » Enfin, le sieur Parise succéda au sieur Recoing de Lisle fils ; des débats judiciaires s’engagèrent en 1834, et à force de soins et de persévérance, Ferdinand, dit Moïse, fut déclaré libre au mois de janvier 1840 ! »

    Il est juste d’ajouter que c’est au zêle infatigable et courageux de M. Goubault, alors avocat à la Guadeloupe, qu’est due la réparation de la longue iniquité dont le malheureux Ferdinand était victime.

    Il y a quelques mois, le 27 mai 1841, une mulâtresse vient encore de naître au petit Bourg (Guadeloupe), d’une demoiselle blanche de haute maison, âgée de 21 ans. Le substitut du procureur du roi, M. P. Mosse, a constaté le fait à la suite d’une accusation d’infanticide. On peut juger du reste dans ces occasions la bonté ferme qui est la qualité par excellence des femmes créoles. Ces pauvres jeunes filles, après avoir succombé, bravent l’affreuse honte dont les idées du pays environnent leurs fautes, elles avouent presque toutes le crime de maternité avec un héroïque courage, et jamais on ne les voit participer au forfait qui tue le fruit de leurs entrailles pour satisfaire l’orgueil de leurs parens.

  7. Le crime fut commis le 21 juillet 1839, signalé deux jours après, le 25, au procureur général de la Basse-Terre, M. Bernard, et le nègre, père des enfans, est resté l’esclave des frères de la pauvre fille compromise ! Si nous ne sommes point dans l’erreur, l’instruction préliminaire a été faite et le procès-verbal rédigé par M. Portalis, juge-de-paix au Moule. M. Portalis est un magistrat comme il en faudrait beaucoup aux colonies, homme courageux et intègre, il ne recule pas devant les inimitiés que le ferme accomplissement de ses devoirs pourrait lui attirer.

    Que l’on ne s’étonne point, du reste, de nous voir instruit de ces choses. Les hommes de couleur naturellement peu amis des blancs, par suite de l’impolitique réprobation dont ils sont l’objet, ont su se procurer et gardent note de bien des offenses faites à la justice et à l’humanité par leurs ennemis. Souvent victimes de la partialité du parquet et des autorités, ils ont de quoi confondre plus d’un coupable si jamais cela pouvait devenir utile à leurs intérêts.