Deux noms chers à l’Amour : Montbazon et Rancé !

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Les Perles rouges : 93 sonnets historiquesBibliothèque-Charpentier (p. 94-95).


XLVII


Deux noms chers à l’Amour : Montbazon et Rancé !
La Mort les réunit dans son obituaire :
Elle, en robe de cour, entre jeune au suaire ;
Et, Lui, devient un Saint, qui fut un insensé.

Son bien, aux indigents l’Aumône l’a lancé ;
Son alcôve, les pleurs l’érigent sanctuaire.
Son deuil lui fait un froc, d’un cher drap mortuaire ;
Il n’emporte au couvent qu’un bijou nuancé.


C’est le Crâne, qu’il vole, en fuyant, au cadavre :
Le front de sa Maîtresse où trône Dieu le Fils
Devient Tête-de-Mort aux pieds du Crucifix.

Et c’est un des aspects du Couchant qui me navre,
De faire ruisseler par ce rouge horizon
Sur les mains de Rancé le sang de Montbazon !