Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Étoile (barrière de l’)

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Étoile (barrière de l’).

Située à l’extrémité de l’avenue des Champs-Élysées.

Elle a été construite en 1787 sur les dessins de Ledoux. Elle est décorée de deux bâtiments ornés chacun dans leur pourtour de vingt colonnes. Un couronnement circulaire termine ces édifices. Cette barrière porte le nom de l’Étoile, parce qu’elle est située à l’entrée d’une grande place coupée en forme d’étoile par plusieurs avenues et boulevarts. On l’appelle aussi barrière de Neuilly. (Voir l’article Barrières.)

Au milieu de la place de l’Étoile s’élève avec majesté l’un des plus beaux monuments dont la France puisse s’enorgueillir. — Un décret impérial du 18 février 1806 ordonna la construction de cet édifice destiné à perpétuer le souvenir des victoires des armées françaises. Le ministre de l’intérieur confia à MM. Raymond et Chalgrin les travaux de l’Arc-de-Triomphe de l’Êtoile. Ces artistes distingués présentèrent chacun un projet ; celui de M. Raymond obtint la préférence. Mais le système de concurrence et d’association devait amener des différences d’opinions entre les deux architectes. Cette espèce de lutte et les variations d’idées qui en furent la suite affectèrent vivement M. Raymond, dont l’opinion, comme artiste, était fixée. Il ne se plaignit pas, mais il donna en cette occasion une nouvelle preuve de son désintéressement et de l’amour qu’il avait pour son art. Au commencement de 1810, il se démit du titre d’architecte de l’Arc-de-Triomphe de l’Étoile. Par suite de cette démission, M. Chalgrin dirigea seul les travaux qui furent interrompus en 1814. Ils ne furent repris qu’en vertu d’une ordonnance royale du 9 octobre 1823. Alors on décida que cet arc triomphal consacrerait la mémoire de l’expédition d’Espagne. MM. Huyot et Goust devaient diriger les nouveaux ouvrages, mais M. Huyot ayant présenté un projet qui s’écartait du plan primitif, M. Goust fut chargé de la direction sous la surveillance d’une commission composée de MM. Fontaine, Debret, Gisors et Labarre. L’Arc-de-Triomphe fut élevé alors jusqu’à la première assise de l’architrave de l’entablement. L’édifice ne se poursuivait qu’avec lenteur, lorsque la révolution de juillet éclata. Le nouveau gouvernement le rendit à sa destination première. M. Blouet, architecte, fut chargé de la direction des travaux. L’Arc-de-Triomphe fut inauguré le 29 juillet 1836. Tous les frais depuis sa fondation se sont élevés à près de dix millions. Les proportions colossales de ce monument surpassent de beaucoup celles de tous les arcs connus. Sa hauteur est de 49 m., sa largeur de 45 m., les faces latérales ont 22 m. Le grand arc, qui s’élève sur l’axe de la route de Neuilly, a 29 m. de hauteur sur 14 m. 50 c. de largeur. Les arcs latéraux ont 28 m. 50 c. de hauteur sur 8 m. 50 c. Les fondations ont 8 m. de profondeur au-dessous du sol sur 35 m. de longueur et 38 m. de largeur. Parmi les bas-reliefs qui ornent cet édifice on distingue celui qui rappelle le départ des volontaires en 1792. L’Arc-de-Triomphe doit être entouré de statues représentant les principales illustrations militaires de la république et de l’empire.