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Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Batailles (rue des)

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Batailles (rue des).

Commence à la rue Gasté et à celle de Longchamp, no 1 ; finit au chemin de ronde de la barrière Sainte-Marie. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 635 m. — 1er arrondissement, quartier des Champs-Élysées.

Il est nécessaire, pour bien comprendre l’origine de cette voie publique, de la diviser en deux parties. La première, qui prend naissance à la rue de Longchamp et finit à celle de Magdebourg, n’était anciennement qu’un chemin qui faisait partie du village de Chaillot, dont nous parlerons à la grande voie publique qui en a conservé la dénomination. Un plan moderne indique aussi cette portion de rue sous le nom de Marle. — Une décision ministérielle à la date du 3 vendémiaire an X, signée Chaptal, a fixé sa moindre largeur à 12 m. Les maisons nos 5, 7, 9, 11, partie du no 17, 21, 23 ; 8, 8 bis, 10, 14, 18 et 20, sont alignées. Les propriétés nos 1, 12 et 16 devront, pour exécuter l’alignement, avancer sur leurs vestiges actuels. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe de l’Ouest).

La deuxième partie, qui n’est pas encore construite, a été tracée, il y a quelques années, sur remplacement de la ruelle Sainte-Marie et de la communauté du même nom. Nous donnons ici l’historique de la maison religieuse de la Visitation-de-Sainte-Marie :

Elle fut fondée par Henriette de France, fille de Henri IV et veuve de Charles Ier, roi d’Angleterre. Cette princesse obtint, par lettres-patentes registrées au parlement le 19 janvier 1652, l’autorisation nécessaire pour établir un couvent de la Visitation dans la paroisse de Chaillot. Elle fit en conséquence l’acquisition d’une grande maison bâtie par la reine Catherine de Médicis, et qui avait appartenu, après la mort de la veuve de Henri II, au maréchal de Bassompierre. Ce fut dans cette communauté que Bossuet prononça, le 16 novembre 1669, en présence des principaux seigneurs de la cour, l’oraison funèbre de la reine d’Angleterre. En 1704, Nicolas Frémond, garde du trésor royal, fit rebâtir entièrement l’église. Cette maison religieuse fut supprimée en 1790. Une partie de ses biens fut vendue. On projeta sous l’empire de construite sur l’emplacement de cette ancienne communauté un palais destiné au roi de Rome. Les malheurs de la dynastie impériale empêchèrent l’exécution de ce projet. On a prolongé, comme nous l’avons dit plus haut, la rue des Batailles sur cet emplacement ; quelques avenues ont été également tracées ; et l’État loue à divers particuliers les terrains qui les avoisinent.