Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Hôtel-de-Ville (rue de l’)

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Hôtel-de-Ville (rue de l’).

Commence aux rues de l’Étoile, no  3, et du Figuier, no  1 ; finit à la rue de Lobau, nos 2 et 4. Le dernier impair est 137 ; le dernier pair, 132. Sa longueur est de 526 m. — 9e arrondissement : les numéros de 1 à 21 et de 2 à 6, sont du quartier de l’Arsenal ; le surplus dépend du quartier de l’Hôtel-de-Ville.

Elle portait en 1212 le nom de rue de la Mortellerie. Vers l’année 1300, le poète Guillot en parle ainsi

« Je ving en la Mortelerie,
» Où a mainte teinturerie. »

Quelques auteurs prétendent que cette dénomination lui avait été donnée en raison des meurtres qui s’y commettaient la nuit. Sauval pense qu’elle doit tout naturellement ce nom à un des ancêtres de Richard le Mortelier, bourgeois de Paris, qui y demeurait en 1348. Selon Jaillot, mortelier, en vieux langage, signifie maçon, celui qui fait le mortier ; en effet, de temps immémorial, cette rue a été habitée par ces ouvriers dont le bureau était situé au no  151. — Une décision ministérielle du 13 thermidor an VI, signée François de Neufchâteau, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 7 m. Cette moindre largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 29 mai 1830. Conformément à une décision ministérielle du 16 février 1835, cette voie publique a reçu la dénomination de rue de l’Hôtel-de-Ville, parce qu’elle débouche en face de cet édifice. En 1837, vingt-et-une maisons de cette rue ont été démolies pour faciliter l’agrandissement de l’Hôtel-de-Ville et l’ouverture de la rue de Lobau. Les propriétés ci-après ne sont pas soumises à retranchement : 11, 13, 75, 77, 83, 85, encoignure droite de la rue des Barres, 121, 125, 127, encoignure de la rue de Lobau ; partie des nos 2, 60, 62, 64, 66, 68, encoignure droite de la rue du Pont-Louis-Philippe, 78, 80 et 108. — Portion d’égout. — Conduite d’eau depuis la rue de Lobau jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Entre les nos 18 et 20 était située l’impasse d’Aumont, qui devait sa dénomination à un hôtel ayant entrée par la rue de Jouy. — Une décision ministérielle du 6 vendémiaire an XIV, signée Champagny, avait fixé à 6 m. la largeur de cette impasse qui a été supprimée en vertu d’une ordonnance royale du 4 février 1843. Le sol de cette voie publique a été cédé à un propriétaire riverain.

En 1832, la population de la rue de la Mortellerie fut décimée par un fléau redoutable qui porta le trouble et la désolation dans Paris. Du mois de mars au mois de septembre (189 jours), le choléra-morbus enleva 18,402 habitants à la capitale. Le quartier de l’Hôtel-de-Ville fut un de ceux où cette horrible maladie exerça ses plus cruels ravages. Sur une population de 12,740 personnes, on compta 671 décès (53 sur 1,000). La rue de la Mortellerie seule perdit 304 habitants sur 4,688 (64 par 1,000).