Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Messageries-Royales (passage des)

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Messageries-Royales (passage des).

Commence à la rue Montmartre, nos 107 et 109 ; finit à la rue Notre-Dame-des-Victoires, no 22. — 3e arrondissement, quartier du Mail.

L’Université, lors de sa première institution, avait établi des messagers qui se chargeaient d’aller chercher dans les provinces et de conduire à Paris, les jeunes gens qui désiraient étudier dans la capitale. Il s’établit aussi une correspondance entre les écoliers et leurs familles. Le public prit confiance dans ces messagers, alors l’Université exploita plus en grand cette entreprise, qui lui valut des bénéfices considérables ; l’Université a constamment joui du droit des postes et messageries jusqu’en 1719, époque où fut établie l’administration des messageries et postes royales. Pour l’indemniser on accorda à l’Université le 28e du bail général des postes, qui alors se montait à 120,000 livres. — « Versailles, 27 octobre 1784. — Arrêt du conseil. Sa majesté étant informée que le sieur Ducessois, fermier général des messageries, en se conformant au plan adopté en 1775, a réuni à l’hôtel de Boulainvilliers, rue Notre-Dame-des-Victoires, la totalité des bureaux de messageries, situés précédemment dans différents quartiers de Paris ; qu’il résulte de cette réunion un avantage considérable pour cette exploitation, plus de commodité pour le public et beaucoup plus d’exactitude dans le service. Sa majesté désirant consolider cet établissement, et pour éviter à l’avenir des déplacements des bureaux des messageries, toujours gênants pour le public, a jugé convenable d’accepter l’offre que lui a faite le sieur de Boulainvilliers, de vendre le dit hôtel avec les terrains et bâtiments en dépendant pour rester affectés au service des messageries ; à quoi sa majesté voulant pourvoir, ouï le rapport du sieur de Calonne, conseiller ordinaire au conseil royal, contrôleur général des finances, le roi étant en son conseil a commis et commet les sieurs Gojart, premier commis des finances, et Gondouin, architecte du roi, auxquels sa majesté a donné pouvoir d’acquérir en son nom du sieur Bernard de Boulainvilliers, prévôt de Paris, les grand et petit hôtels de Boulainvilliers à lui appartenant, sis rue Notre-Dame-des-Victoires et rue Saint-Pierre, avec les circonstances et dépendances, etc…, ce moyennant le prix et somme de 600,000 livres, etc. Signé Hue de Miroménil, et de Calonne.» (Archives du royaume, section administ., reg. E, no  2603.) Depuis la révolution, l’ancien état de choses a été modifié. Des compagnies particulières autorisées par le gouvernement exploitent concurremment le service des messageries.