Roquette (rue de la).
1re Partie comprise entre la place de la Bastille et la rue des Murs-de-la-Roquette. — Elle a été ouverte sur le territoire de la Roquette. Roquette est une plante crucifères à fleurs jaunes qui croît abondamment dans les lieux incultes. — Une décision ministérielle du 3 prairial an IX, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m.
2e Partie comprise entre la rue des Murs-de-la-Roquette et celle de la Folie-Regnault. — Une décision ministérielle du 12 décembre 1818 prescrivit la formation de cette rue sur l’emplacement du couvent des religieuses hospitalières de la Roquette. La largeur de ce percement fut fixée à 10 m.
3e Partie comprise entre la rue de la Folie-Regnault et le chemin de ronde. — Son emplacement était occupé en partie par la rue Saint-André, mais cette voie publique dut changer de direction pour se rattacher au prolongement dont il est parlé au paragraphe précédent.
Une ordonnance royale du 6 mai 1827 a fixé, ainsi qu’il suit, l’alignement de la partie de la rue de la Roquette qui s’étend de la rue Louis-Philippe au chemin de ronde, savoir : depuis la rue Louis-Philippe jusqu’à celle des Murs-de-la-Roquette, à 13 m., moindre largeur ; depuis cette dernière jusqu’aux rues Saint-Maur et de la Muette, à 10 m. ; à partir de ces dernières jusqu’à la rue de la Folie-Regnault, à 30 m., et depuis cette rue jusqu’au chemin de ronde, à 10 m. Pour le surplus de la rue de la Roquette, c’est la décision ministérielle de l’an IX qui est encore en vigueur. Suivant cette décision et l’ordonnance précitée, les propriétés ci-après ne sont pas soumises à retranchement : de 1 à 13 inclus ; partie du no 17, 19 ; de 41 à 55 inclus ; 67, 67 bis, 67 ter ; de 83 à 111, et de la rue de la Folie-Regnault au chemin de ronde ; de 2 à 30 inclus ; de 46 à 50 inclus ; partie de 52 ; de 54 à 58 inclus ; 78 bis ; de 82 à 88 bis, 90, et de 92 au chemin de ronde. — Égout et conduite d’eau depuis la place de la Bastille jusqu’aux deux prisons. — Éclairage au gaz entre la place et la rue Daval (compe Parisienne) ; surplus (compe de Belleville).
La propriété no 51 a été longtemps habitée par Michel-Jean Sédaine, l’un des créateurs de l’Opéra-Comique. Ses pièces font encore la richesse de ce théâtre. Il suffira de citer Richard-Cœur-de-Lion et le Déserteur. Sédaine a donné aux Français deux charmantes comédies qui sont restées au répertoire : le Philosophe sans le savoir et la Gageure imprévue.
Couvent des Hospitalières de la Roquette. — Les Hospitalières-de-la-Charité-Notre-Dame, aidées par la duchesse de Mercœur, achetèrent, le 30 janvier 1636, une autre maison située dans le territoire de Popincourt, et connue sous le nom de la Rochette ou la Roquette. Ces religieuses y établirent un nouvel hôpital avec une chapelle dédiée à saint Joseph. Les lettres-patentes confirmant cette fondation, sont du mois d’octobre 1639. Les deux maisons de la place Royale et de la Roquette ne formaient qu’un seul établissement ; mais en 1690, les religieuses de la Roquette, dont le nombre s’élevait à quatre-vingts, obtinrent de l’archevêque de Paris un décret qui ordonna leur séparation. Les religieuses de la Roquette étaient désignées sous le nom d’Hospitalières-Saint-Joseph, pour les distinguer des Hospitalières-de-la-Charité-Notre-Dame. Cet hôpital contenait avant la révolution dix-neuf lits destinés aux femmes vieilles et infirmes. Supprimé vers 1790, il devint plus tard propriété des hospices et fut aliéné en huit lots les 16 septembre 1817 et 8 avril 1823. Sur son emplacement ont été prolongées les rues de la Roquette et Saint-Maur.