Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Rousseau (rue Jean-Jacques-)

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Rousseau (rue Jean-Jacques-).

Commence à la rue Coquillière, nos 16 et 18 ; finit à la rue Montmartre, nos 25 et 27. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 197 m.3e arrondissement, quartier Saint-Eustache.

Cette rue, habitée dès 1283, s’appelait rue Maverse où il y une Plâtrière ; ensuite rue Plâtrière seulement. Elle devait ce nom à une plâtrière qu’on y avait établie au commencement du XIIIe siècle. Le corps municipal, dans sa séance du 4 mai 1791, arrêta que cette voie publique prendrait le nom de rue Jean-Jacques-Rousseau, en mémoire de l’immortel auteur d’Emile, qui habita un petit appartement au 4e étage de la maison no 2. — Une décision ministérielle du 25 ventôse an XIII, signée Champagny, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Dans le courant de l’année 1816, un arrêté avait été pris par l’administration pour rendre à cette rue son nom primitif de Plâtrière, mais cet arrêté fut presqu’immédiatement rapporté. — En vertu d’une ordonnance royale du 23 juillet 1828, la largeur de la rue Jean-Jacques-Rousseau a été portée à 11 m. Maisons de 1 à 5, retranchement 2 m. à 2 m. 90 c. ; dépendances des Postes, ret. 70 c. à 2 m. ; de 11 à 21, ret. 60 c. à 80 c. ; 23, ret. réduit 1 m. ; 2, ret. 1 m. 50 c. ; 4, ret. 90 c. ; 4 bis, alignée ; de 6 à 10, ret. 1 m. 60 c. à 2 m. ; 12, 14, ret. 2 m. à 2 m. 30 c. ; 16, ret. 1 m. ; 18, 20, ret. 2 m. 50 c. à 2 m. 90 c. ; de 22 à la fin, ret. 2 m. 90 c. à 3 m. 40 c. — Conduite d’eau depuis la rue Coquillière jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compes Française et Anglaise).

Jean-Jacques Rousseau naquit à Genève le 28 juin 1712, et mourut à Ermenonville le 3 juillet 1778.

Au no 20 était située la communauté de Sainte-Agnès. Léonard de Lamet, curé de Saint-Eustache, avait conçu l’idée d’un établissement dont le but était de procurer aux jeunes filles pauvres de ce quartier un moyen honnête d’existence, en leur apprenant gratuitement la couture, la broderie et la tapisserie. Plusieurs dames pieuses lui donnèrent les moyens de mettre ce projet à exécution. Cette maison ne fut d’abord composée que de trois sœurs mais en 1681, trois années après sa fondation, on y comptait déjà quinze sœurs-maîtresses qui donnaient des leçons à plus de deux cents jeunes filles. Le roi Louis XIV, convaincu des avantages que la classe indigente devait retirer d’un établissement si utile, le confirma par lettres-patentes du mois de mars 1682, registrées le 28 août 1683. La même année, l’illustre Colbert leur fit don de 500 livres de rente. La communauté de Sainte-Agnès fut supprimée en 1790 ; les bâtiments devinrent propriétés nationales et furent vendus le 23 ventôse an III.