Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COQUET

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Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 899-900).
COQUETER  ►

☞ COQUET, ETTE. adj. quelquefois employé substantivement. Qui cherche à plaire. On le dit plus souvent des femmes. Une femme coquette est celle qui cherche, à plaire, à paroître aimable à plusieurs hommes à la fois, & qui a l’art de se les attacher en leur faisant espérer un bonheur qu’elle est bien décidée à leur refuser. Mulier amatoriis blandimentis dedita, procorum amans. Il ne fut jamais d’homme plus coquet. Les coquettes tâchent d’engager les hommes, & ne veulent pas s’engager. Je ne puis supporter ces coquets, qui embrassent dix ou douze intrigues sans aucun amour, & qui se font cent affaires sans en avoir une seule. M. Scud. Une femme coquette se soucie peu d’être aimée ; il lui suffit d’être trouvée aimable, & de passer pour belle. Ce qui domine en elle, c’est la vanité & la légèreté. La Bruy. Les coquettes ne cherchent en amour que l’occupation d’une intrigue, & l’émotion d’esprit que donne la galanterie. Roc. Une coquette ne se rend jamais sur la passion de plaire, & sur l’opinion qu’elle a de sa beauté. La Bruy. Une coquette veut avoir plusieurs amusemens à la fois. Id. Les amans fidèles ont de la peine à mettre les coquettes de profession au rang des gens d’honneur. M. Scud. Une coquette n’aime pas la personne de ses amans, elle n’en aime que les passions. B. Rab. Voyez Galanterie et Coquetterie.

La prude donne plus de gloire,
La coquette plus de plaisir. Id.

On dit aussi un esprit coquet, un air coquet.

Ménage, après Pasquier, dérive ce mot de coq. Mais il vient plutôt de coquart, vieux mot françois, qui sigifie jaseur, babillard.

Le mot de coquet, quand il est substantif, est moins en usage au masculin qu’au féminin.

COQUET. s. m. Petit bateau qu’on amène de Normandie à Paris. Scapha.