Dictionnaire de la Bible/Oryx
ORYX (hébreu : ṭe’ô, ṭô ; Septante : ὄρυξ ; Vulgate : oryx), une des espèces du genre antilope. Voir Antilope.
L’oryx est un grand quadrupède (fig. 500) qui a de 1m20 à 1m50 de haut. Bien qu’assez gros, il se meut avec rapidité, bondit et saute comme l’ibex. Il est d’une couleur analogue à celle du sable blanc, avec de larges taches brunes ou fauves à la face, aux flancs et à l’arrière. L’oryx est surtout remarquable par ses cornes, qui ont près d’un mètre de long et quelquefois plus, et sont largement recourbées en arrière. Ces cornes constituent pour l’animal une arme formidable. Au premier abord, il semblerait que leur forme dût les rendre impuissantes. Il n’en est rien. Quand l’oryx blessé et poursuivi veut se défendre, il incline la tête jusqu’à ce que son museau touche le sol, met ainsi la pointe de ses cornes en avant et tient l’adversaire à distance. D’autres fois, il ne se contente pas de la défensive, mais se porte en avant avec une étonnante rapidité et fait fuir l’ennemi ou le frappe. Par un coup subit et bien dirigé, il peut transpercer un chasseur. Le lion lui-même se tient sur ses gardes en face de ces formidables cornes ; il n’est pas sans exemple que des lions aient été traversés et tués par les cornes de l’oryx. Celles-ci, d’autre part, sont plus nuisibles qu’utiles à l’animal, quand il est pris au piège ; elles ne servent qu’à l’embarrasser de plus en plus dans le réseau des filets et à le réduire à l’impuissance. Ces cornes sont souvent en vente dans les bazars de Damas. L’oryx ou Antilope leucoryx est un habitant des déserts. On le trouve encore sur les confins de la Palestine. Il fréquente le nord de l’Afrique, le Sahara, l’Arabie, le désert de Mésopotamie et la Perse. Dans le sud de l’Afrique, on ne rencontre que l’Oryx gazella, à cornes droites.
La Sainte Écriture parle deux fois du ṭe’ô,
d’abord pour le ranger parmi les animaux dont on peut
manger la chair, Deut., xiv, 5, et ensuite dans Isaïe, li,
20, qui l’appelle ṭô’, et compare Jérusalem maudite de
Dieu à l’animal pris dans le filet. Les anciennes versions
ne sont pas d’accord pour traduire ces mots.
D’après les Septante : ὄρυξ, la Vulgate : oryx, et le
Syriaque, il s’agit de l’antilope oryx. Le Grec Venète :
ἀγριόβους, et la version chaldaïque : ṭûrbâlâ’, y voient un bœuf sauvage ou bubale. Il est à noter que, dans le
passage d’Isaïe, les Septante traduisent par σευτλίον ἡμίεφθον, « bette moitié cuite, » la bette étant une
plante herbacée au genre de laquelle appartient la betterave.
Cette traduction est tout à fait fantaisiste.
D’après la place qu’il occupe dans l’énumération du
Deutéronome, l’animal en question appartient certainement
soit au genre bœuf, soit au genre antilope. Ce ne
peut être ni l’aurochs, reʾêm, voir Aurochs, t. i,
500. — Antilope leucoryx.
col. 1260, ni le bison, voir t. i, col. 1799, ni le bubale,
yaḥmûr, voir Bubale, ni le buffle, voir Buffle. On admet généralement aujourd’hui l’identification
du ṭe’ô et de l’antilope oryx. Cf. Bochart,
Hierozoicon, Leipzig, 1796, t. iii, p. 28 ; Tristram, Natural History of the Bible, Londres, 1889, p. 56-58 ;
Wood, Bible animals, Londres, 1884, p. 119-121.