Dictionnaire de théologie catholique/Sévère de Minorque
2. SÉVÈRE DE MINORQUE (ve siècle). — Le nom de Sévère, évêque, se lit en tête d’une lettre adressée aux évêques, prêtres, diacres et aux fidèles de toute la terre ». qui a été publiée pour la première fois par Baronius, Annales eccles., ad an. 418, n. 44-72. L’auteur de la lettre se donne lui-même comme étant évêque de l’île de Minorque et raconte avec détails la conversion forcée des juifs de cette île, à la suite de l’arrivée des relique de saint Étienne, premier martyr, apportées par le prêtre Orose. Voir ici, t. xi, col. 1604. Ces reliques avaient été déposées dans un petit sanctuaire, aux portes de Mahon, où les juifs étaient en grand nombre. Le renouveau de ferveur chrétienne qui s’ensuivit amena un réveil du fanatisme antijuif, ce que Sévère regarde comme une bénédiction divine. Se croyant menacés, les juifs font des préparatifs de défense ; l’évêque, qui résidait ordinairement à l’autre bout de l’île, arrive alors avec un fort contingent de ses ouailles, qu’il lance à l’assaut de la synagogue de Mahon. Celle-ci est brûlée et détruite : les juifs terrorisés cèdent à la force ; le chef de leur communauté, suivi de la plupart de ses coreligionnaires, se convertit. Bien entendu, l’évêque arrive à faire un récit édifiant, où les signes divins abondent, de ce haut fait. La lettre est, a tous égards, d’un très vif intérêt. Les événements sont datés du début de février 417.
Le texte est publié deux fois dans P. L., xx, col. 731-746 (reproduit le texte de Baronius) et xii, col. 821-832 (en un appendice au vii des Œuvres de saint Augustin, qui rassemble diverses pièces relatives à l’invention du corps de saint Étienne). Autre édition mentionnée par P.-B. Gams, Die Kirchengeschichte von Spanien, ii a, p. 407.