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Dictionnaire des patois romans de la Moselle/Texte entier/J

La bibliothèque libre.
Librairie Istra ; Faculté de lettres de l’Université de Strasbourg (p. 364-380).
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J

Ja [ja V], adv. — Déjà. Voir .

Jā [jā.. S, V], s. m. — Coq. Voir Jau.

Jā [jǟ.. M, I, P, N], s. m. — Jars.

Jabot [jabǫ S], s. m. — Gibet. Voir Jèbat.

Jaboter [jabǫtēⁱ.. M, N], v. intr. — Clabauder.

Jabotou [jabǫtu M, N], s. m. — Jaboteur, personne qui parle sans cesse.

Jā-boute-boute [jā.. but but S], s. m. — Huppe (oiseau).

Jāche [jās̆ S], s. f. — Levier.

Jacu [jakü M, N, jǫkü I, P, F, jakœ.. S], s. m. — 1o Juchoir ; perchoir ; poulailler. Lè bacale è prîns nas poyes au ~, la belette a pris nos poules au p. 2o Estrade où l’on mettait les Ègūyes du pressoir. Voir Chaucu.

Jāgne [jāñ S], adj. — Jeune. Voir Jane.

Jāgnèsse [jāñęs S], s. f. — Jeunesse. Voir Janèsse.

Jāje [jās̆ S, V], s. f. — Jauge. Voir Jauje.

Jājier [jājye V, jāji S], v. tr. — Jauger. Voir Jaujeu.

Jakchipe [jäks̆ip M], s. f. — Blouse de travail en toile écrue.

Jake [jak M, N, S, jǫke I, P, F], s. m. — Juchoir. Éte è ~, être perché. Se dit des poules qui sont rentrées au poulailler. Ète è ~, être accroupi, être assis sur ses talons. D’marer è ~, demeurer accroché. ’L è j’té s’ baton sus l’ nawi, ’l è d’maré è ~, il a jeté son bâton sur le noyer, il y est demeuré accroché.

Jake [jak Solgne], s. f. — Bonne foi ; honnêteté ; confiance. I n-y è d’ lè ~ an li, il y a de la c. en lui (on peut avoir c. en lui).

Jaker [jakēⁱ.. M, N, S, jǫkę.. I, P, F], v. intr. — 1o Percher, dormir (en parlant des poules) ; loger ; nicher ; être assis. I n’ fāt m’ grās ~ d’vant s’ tit, il ne fait pas bon d’être assis devant son toit (sa porte). Voir Èjaker. 2o Marcher lentement ; tarder ; rester en place ; muser ; chômer ; se reposer.

Jakmin [jäkmẽ M, I], s. m. — Jasmin.

Jalat [jala M, N, S, jǫlǫ I, P, V], s. m. — 1o Jeune coq ; petit poulet. 2o Petit pot à anses, en terre noire ; petite cruche.

Jalāye [jalǟy M, N, jǫlāy I, P, F, jaltǟy-jalēy S, jǫlēy V], s. f. — 1o Gelée. Val lè bianche ~, j’ èrans l’ cul lèvé, voici la gelée blanche, nous aurons le c… lavé (la gelée blanche est signe de pluie). Y è pus d’ brut que d’ ~, il y a plus de bruit que de g. (beaucoup de bruit pour rien). 2o Jus de fruits cuits avec du sucre. D’ lè ~ d’ greusèles, de la g. de groseille. 3o Fromage de cochon.

Jāle [jǟl M], s. m. — Jable. Voir Jāye.

Jaler [jalēⁱ.. M, N, S, jǫlę.. I, P, F, V], v. intr. — Geler. I jaleūt è piḗres fande, j’ m’ā antokieu èt j’ n’ā pus èvu freūd, il gelait à pierres fendre, je me suis enveloppé et je n’ai plus eu froid. Quand-i jale lo jo don vanr’di sint, i jale tos lés mwès d’ l’ènāye, quand il gèle le jour du Vendredi saint, il gèle tous les mois de l’année. Gron d’chîn, j’nè d’ fome èt quāwe d’chète sont tojos jalés, museau de chien, genou de femme et queue de chat sont toujours gelés.

Jāler [jǟlēⁱ M], v. tr. — Joindre. Se dit des douves d’un tonneau qu’on accole l’une à côté de l’autre.

Jaletè [jaltę.. S, N], v. intr. — Geler légèrement.

Jaletāye, voir Jalāye.

Jaletré, Jaletri [jaltrēⁱ-jaltri M], s. m. — Jouvenceau qui commence à coqueter avec les jeunes filles.

Jalhon [jalγõ M, S, jalγõ-jarγõ N], s. m. — 1o Petite échelle placée verticalement sur le devant de la voiture ; elle est destinée à tenir la perche. Voir Ché. 2o Bras qui soutient le corps d’un chariot. 3o Tourniquet placé à l’arrière de la voiture.

Jali [jali M, N, jǫli I, P, F, S, V], adj. — 1o Joli. 2o Content.

Ét s’ront ancore tot jalis,
D’ cori po l’ansev’li.

Et seront encore tout contents de courir pour l’ensevelir (ancienne chanson). 3o s. m. Chardonneret.

Jaliād [jalyǟ M, jǫlyā I, P], s. m. — Jaseur (genre de passereau).

Jaliate [jalyat M, N, jǫlyǫt I, P], s. f. — Giroflée.

Jaliate [jalyat M], s. f. — Gloriette.

Jali-boūs [jali bū M, jǫli bū I], s. m. — Bois gentil.

Jalīveté [jalīftēⁱ M, jǫlīftēⁱ I], s. f. — Enjolivure.

Jaljon, voir Jalhon.

Jalous [jalu M, N, S, jǫlu I, P, V], adj. — Jaloux. ’L at ~ come i chîn, il est j. comme un chien (il est très j.). Qu’ n’at m’ ~, n’at m’ èmorous, qui n’est pas j., n’est pas amoureux.

Jaloūserḕye [jalūzrę̄y M, N, jǫlūzrę̄y I, jalūzrī(y) S, jǫlūzrī V], s. f. — Jalousie.

Jalwante [jalwãt M, N, S, jǫlwãt I, P, jǫlõt V], s. f. — 1o Instrument qui sert à dévider l’écheveau et à le transformer en pelotes. Voir Devīdu. 2o Girouette.

Jambād [jãbā.. S, jãbā V], s. m. — Enjambée, pas.

Jambāye [jãbǟy M, N, jãbāy I, P, jãbǟy-jãbēy S, jãbēy V], s. f. — 1o Enjambée. 2o Largeur de terrain qui prend le vigneron en labourant. Voir Anjambèsse.

Jambe [jãp gén. (jãm Failly)], s. f. — 1o Jambe. ~ de bixe, cloche-pied (qui saute sur un pied). ~ de boūs, j. de bois (Messager boiteux, calendrier dont la couverture porte une image représentant un homme avec une jambe de bois). 2o Enjambée.

Jambḗje [jãbēs̆.. gén.], s. m. — Jambage (montant vertical d’une baie de porte).

Jambiād [jãbyǟ.. M, I, P, N], s. m. — Qui marche mal (sobriquet).

Jambieu [jãbyœ̨.. gén.], v. intr. — Chanceler, tituber. I s’an r’tone an jāmbiant èt lè langue i poū passe, il s’en retourne en titubant et la langue un peu pâteuse. C. H., iii, 196.

Jambīre [jãbīr M, I, P, N], s. f. — Jambière.

Jambon [jãbõ gén.], s. m. — Jambon. ~ d’ cwèrome, j. de carême (hareng).

Jambon d’ Mèyance,
Quand’ ’l at minjeu, ’l at rance,

j. de Mayence, quand il est mangé, il est rance. Se dit d’une chose qu’on déprécie quand on n’en a plus besoin.

Jambonat, Jambonot [jãbǫna M, N, S, jãbǫnǫ I, P, F, V], s. m. — Jambonneau.

Jamboter [jãbǫtēⁱ.. M, I, P], v. intr. — Boiter.

Jamboūler [jãbülēⁱ.. gén.], v. intr. — Chanceler, vaciller. È foūhhe de ~, ’l è chu sus sés wḗlates, à force de vaciller, il est tombé les quatre fers en l’air.

Jambouter [jãbutēⁱ.. gén.], v. tr. — Enjamber, franchir un grand espace d’un seul pas ; mesurer en marchant.

Jamme [jãm Failly], s. f. — Jambe. Voir Jambe.

Jānate [jānat S], s. f. — Girole et souvent morille. Voir Jaunate.

Jānāte [jānǟt S, jānāt V], adj. — Jaunâtre. Voir Jaunād.

Jan-Batisse [jãbätis.. gén.], n. pr. — Jean-Baptiste.

Jan (sint) [ gén.], n. pr. — Saint Jean. R’saner è Sint Jan pyinne lūne, ressembler à St-J. pleine lune (avoir le visage rond).

S’i pieut l’ jo d’ lè Sint Jan,
Lés nuhates, n-y èré jèmās ryin d’dans,

s’il pleut le jour de la St-J., les noisettes, il n’y aura jamais rien dedans. Lè Sint ~ d’ranje lo tams ou lo r’mat, la St-J. dérange le temps ou le remet.

È lè Sint Jan,
R’hîn pandant.

À la St-Jean, raisin pendant (ils doivent être déjà formés).

Quad i pieut è lè Sint Jan,
Lés-awinnes vont d’crahhant.

Quand il pleut à la St-J., les avoines vont en décroissant.

È lè Sint Jan,
An bronchent lés piats come lés grands.

À la St-Jean, on coupe les petits comme les grands (on pince la vigne). Quand-è lè Sint Jan lés-ègnons d’ lis’ sont fieuris, on fāt lè vandanje èvant l’ premé octōbe, quand à la St-J. les oignons de lys sont fleuris, on fait la vendange avant le 1er octobre S.

Jane [jan M, N, jǫn I, P, F, jān-jāñ-jōñ S, jōn V], adj. — 1o Jeune. ’L at ~ èva eune vieuye tḗte, il est j. avec une vieille tête. 2o s. m. Enfant ; gamin ; le petit d’un animal. Combyin qu’ t’ és d’ ~, combien d’enfants as-tu ? (se dit par plaisanterie). ~ de meuche, j. de miche ; ~ d’eurson, j. de hérisson ; ~ de loup, j. de loup (injures). 3o Oiseau. Voir Nîn. An n’ prannent meu dous vayes lés ~ dans l’ mimme nîn, on ne prend pas deux fois les o. dans le même nid.

Fāt ḗte pris pou ḗte èpris,
On-n’ètrope mi dous fwos lo jōne dans lo mḗme nid.

Il faut être pris pour être appris, on n’attrape pas deux fois l’oiseau dans le même nid V. — Lo ~ que fiūte lo mètîn, lè chète lo trangne è lè nut, l’o. qui chante le matin, le chat l’étrangle le soir. Lè bèle kḗje ne nūrit m’ so jane, la belle cage ne nourrit pas son oiseau. — Lés péts jōnes font dés biès ohès, les vilains jeunes font de beaux oiseaux (les petits enfants laids deviennent souvent de beaux hommes) V.

Jane [jan M], s. m. — Panaris.

Jāne [jān S, V], adj. — Jaune. Voir Jaune.

Jāne-sāsseron [jān sāsrõ S], s. m. — Girole.

Janèsse [janęs M, N, jǫnęs I, P, jānęs-jāñęs S], s. f. — Jeunesse. ~ ç’ n’at m’ sajèsse, j., ce n’est pas sagesse. Lè ~ fond come eune chandeūle amprînse, la j. fond comme une chandelle allumée.

Janète [jänęt.. gén.], n. pr. — 1o Jeannette, Jeanne. 2o Petite croix avec clavier, qui se porte suspendue au cou. Voir Fig. 48.

Jānèt’ [jānęt S, V], s. m. — Jaunet (pièce de 20 francs). Voir Jaunat.

Janeu, voir Janieu.

Jāne-violète [jān vyǫlęt S], s. f. — Giroflée.

Jāne-wādieure [jān wādyœr S], s. f. — Verdier.

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Jangou [jãgu M, I], n. pr. — Gengoulf. È lè Sint ~, i faut hèner lè salāde, à la St-G., il faut semer la salade. D’vant lè Sint ~, d’ou an coupent i hhèdon, n-an vyint dous’, avant la St-G., où on coupe un chardon, il en vient deux. Si t’ sètyīes d’vant lè Sint ~, ’l an r’vyint onze sus’ l’ trou, si tu sarcles avant la St-G., il en revient (des fèves) onze sur le trou.

Jāni [jāni S], v. intr. — Jaunir. Voir Jaunieu.

Jānicot [jānikǫ S], s. m. — Millepertuis.

Janieu [janyœ̨ M, janœ̨-janyœ̨ N, jǫnyę I, P], v. intr. — Mettre bas, en parlant du bétail ; nicher.

Janîn [janĩ M, N, jǫnĩ.. I, P], s. m. — Imbécile.

Janious [janyu M, N, jǫnyu.. I, P], s. m. — Jeune garçon sans expérience.

Jāniton [jānitõ Albreschwiller], s. m. — Hanneton. Voir Heulat.

Janjan [jãjã gén.], s. m. — Homme simple, niais.

Janjīve [jãjīf V], s. f. — Gencive. Voir Jinjīre.

Janofri [janǫfri M, N], s. m. — Giroflée. Voir Jenafrāye.

Janre [jãr gén.], s. m. — Gendre. ~ èt bru, ç’at dés-afants d’autru, g. et bru, c’est des enfants d’autrui.

Cheuz l’ janre,
L’ pin at tanre,
Cheuz lé bru,
L’ couté at pandu.

Chez le g., le pain est tendre, chez la bru, le couteau est (sus)pendu. Lés ~ pieument quand y è don pic-pic, les g. plument (leurs beaux-parents) quand il y a de la fortune.

Jansate, Jansé [jãsat, jãsēⁱ M, N, jãs V], s. f. — Nom donné à une vache jaune.

Jans [ gén.], s. f. — Individu ; personne ; parent (au pluriel). J’ sus eune ~ pedāwe, je suis une personne perdue. Eune bèle ~, une belle personne. Eune bone ~ don bwin Dieu, une bonne personne du bon Dieu (une personne de bien). ~ d’ jonāye, g. de journée (journalier). Eune ~ come i faut, une personne comme il faut (honnête). Ç’at dés ~ d’ nas ~, ce sont des g. de nos g. (des habits de nos parents). I faut dés ~ de totes fèçons po fāre i monde, il faut de g. de toutes façons pour faire un monde. — Jans niétis, des gens qui n’ont pas besoin de travailler beaucoup, rentiers V. Au pluriel, on dit Jans’.

Janse, voir Jansate.

Jantieu [jãtyœ̨.. M, I], s. m. — Chantier, ensemble de madriers sur lesquels on place les tonneaux dans les caves.

Jantiyome [jãtiyǫm M, I], s. m. — Gentilhomme. Lés ~ d’an Vaus, les g. d’en (de) Vaux, vill. près de Metz (sobriquet).

Janvieu [jãvyœ̨.. gén.], s. m. — Janvier. Quand’ ~ ante dous come i-n-ègné, i’ soūrt’ come i toré, quand j. entre doux comme un agneau, il sort comme un taureau.

Quand’ ot choch lo mwès d’ janviè,
N’ deūt so piḗde jèmās lo fèrmiè.

Quand est sec le mois de j., ne doit se plaindre jamais le fermier P.

Janvier [jãvye V], s. m. — Ouvrier qui travaille le chanvre. Voir Chinvieu.

Japer [jäpēⁱ M], v. intr. — Bavarder.

Jāquate (dème) [jǟkat M, jākǫt I], s. f. — Pie.

Jāque [jǟk.. gén.], n. pr. — 1o Jacques. 2o Geai. I fāt s’ ~, il fait des façons. Voir Tron.

Si lè voye d’ lè Sint Jāque ot in jo bon,
J’ èrans, v’ oteūz hhūrs, ène bone mohhon.

Si la veille de la St-J. est un jour bon, nous aurons, vous êtes sûrs, une bonne moisson P.

Jāqueline [jǟklin.. M, I], n. pr. — 1o Jaqueline. 2o Personne naïve. Lè poūre ~, elle prand des mohhats po dés heulats, la pauvre naïve, elle prend des moineaux pour des hannetons.

Jāquîn [jǟkĩ.. gén.], n. pr. — 1o Jacques. 2o Niais, imbécile.

Jāquote, voir Jāquate.

Jarenāye [jarnǟy S], s. f. — Contenu d’un tablier. Voir Jeurenāye.

Jarhon, Jarjon [jarγõ-jarjõ M, N, jǫrγõ.. I, P], s. m. — Petite échelle placée devant la voiture. Voir Jalhon.

Jarnibieune [jarnibyœ̨n M], interj. — Jarnibleu (sorte de juron).

Jaron [jarõ F, S], s. m. — Gros morceau de bois à l’intérieur du fagot. Voir Rin.

Jāsād [jǟzǟ.. M, I, P, N], s. m. — Jaseur, babillard.

Jaser [jazēⁱ.. M, N, jǫzēⁱ.. I, P, jęzę S], s. m. — Gésier ; gosier.

Jāseron [jǟzrõ.. gén.], s. m. — Chaînette d’or ou d’argent agrémenté d’une croix.

Jāsieu [jǟzyœ̨.. M, I, P, N], v. intr. — Jaser, parler.

Jau [jō M, I, P, F, N, jāᵒ-jā S, jā V], s. m. — 1o Coq. I faus ~, un faux c., poule impropre à la reproduction, qui, tout en ayant l’aspect d’une poule, chante comme un coq. On dit de ces poules : èles chantent lo ~. Fāre dés chausses è zout’ ~, s’occuper à des bêtises. ’L at roje come i ~, il est rouge comme un c. (il est rouge de colère). Poquè qu’ lés ~ frament lés-euys an chantant ? — Pèç’ qu’is chantent pèr keūr, pourquoi les c. ferment-ils les yeux en chantant ? — Parce qu’ils chantent par cœur (devinette). — Lo ~ at māte sus s’ fromrō, le c. est maître sur son fumier (chacun est maître chez soi). In bon jā n’at jèmās grās, un bon coq n’est jamais gras S. Ç’ot come lo jā di moté, i fèt lè piō èt lè biè toms, c’est comme le c. de l’église, il fait la pluie et le beau temps V. 2o Pot en terre cuite avec anse et goulot, dont on se servait autrefois pour porter à boire aux champs. On buvait à même le goulot. Voir Jalat. 3o Petit enfant.

Jauche [jōs̆ M, I, P, N, jās̆ S], s. m. et f. — Levier.

Jaudîn [jōdĩ.. M, I, P, N], s. m. — Dindon.

Jaujād [jōjǟ.. M, I, P, N], s. m. — Personne qui craint, qui hésite.

Jauje [jōs̆ M, I, P, N, jās̆.. S, V], s. m. et f. — 1o Jauge, rigole dans laquelle on enterre le fumier ou les légumes qu’on veut conserver pendant l’hiver. 2o Gerbes placées en rang sur l’aire pour être battues V. Bète è lè ~, battre à la gerbe.

Jaujeu [jōjœ̨.. M, I, P, N, jājyi S, jājye, -yœ V], v. tr. — 1o Tâtonner, hésiter ; craindre.

Jaunād [jōnǟ M, N, jōnā I, P, jānǟt.. S, jānāt V], adj. — Jaunâtre.

Jaunat [jōna M, N, jōnǫ I, P, jānęt S], s. m. — Jaunet (pièce de 20 frs.).

Jaunate [jōnat M, jōnǫt I, P, jōnat-jōnyat N, jānat S], s. f. — Girole et souvent morille.

Jaune [jōn M, I, P, F, N, jān S, V], adj. — 1o Jaune. ~ come i coucou. 2o s. m. — Pièce d’or. Ç’at i vieus, gripe-sou, ’l è dès ~, c’est un vieux grippe-sou, il a des jaunets (il est riche).

Jaune-hhaudūre [jōn χōdǖr M, I, P, N], s. f. — Ortie jaune.

Jaune-marguerite [jōn märgȩrit M, N], s. f. — Marguerite ; chrysanthème.

Jaune-mohhate [jōn mǫχat M], s. f. — Scarabée.

Jaune-pansāye [jōn pãsǟy.. M, I, P, N], s. f. — Violette jaune.

Jauniate, voir Jaunate.

Jaunisse [jōnis F], s. m. — Verdier (passereau).

Jaunieu [jōnyœ̨.. M, I, P, N, jāni S, jānye, -yœ V], v. intr. — Jaunir. Lés biés sont jauniants, les blés sont jaunissants.

Jaunot, voir Jaunat.

Jauve [jōf S], s. m. — Givre. Voir Jeūve.

Jauvenate [jōvnat Béchy], s. f. — Avant-toit.

Jāve [jāf V], s. m. — Givre. Voir Jeūve.

Javé [javē F], s. m. — Javelle. Voir Jèvé.

Jawād [jawǟ-jǫwǟ M, N], s. m. — Bajoues du porc, avec lesquelles on fait cuire la choucroute ou des haricots verts conservés. Ce mets s’appelle de la choucroute au J.

Jawād [jawǟ-jǫwä M, N, jǫwā I, P], s. m. — Personne qui a la joue enflée.

Jawāye [jawǟy-jǫwǟy M, N, jǫwāy I, P, jawī(y) S, jǫwī V], s. f. — 1o Joue. ’L è dés bones ~, il a de bonnes grosses joues. 2o Gifle.

Jāwe [jāw-jǫw M, N, jǫw I, P, jū-jǖχ-jœ̄χ S], s. f. — Joue.

Jāwis [jāwi V], n. pr. — Jean-Louis.

Jāyant [jǟyã M, N, jāyã I, P, jęyã S, V], s. m. — Géant.

Jāye [jǟy-jǟl M, jāy I, P, jǟy N], s. m. — 1o Jable. 2o Partie extérieure des douves, qui fait saillie autour du fond.

Jayes [jay M], s. f. pl. — Joyaux.

Jayi [jayi M, jǫyi I, P], n. pr. — Jouy-aux-Arches, vill. de l’arr. de Metz, sur la rive gauche de la Moselle. Ce village doit son nom à l’aqueduc romain, œuvre du IVe siècle, dont un fragment important subsiste sur son territoire, et qui amenait à Metz les eaux des sources de Gorze.

Jayir [jayī(r) M, N], v. intr. — 1o Jouir. S’emploie généralement pour les plaisirs de l’amour. Ç’at i privilḗje de ~ an cwèchate èt d’ pèsser po sḗje, c’est un privilège de j. en cachette et de passer pour sage. C. H. i, 37. 2o Pris au sens négatif : Ne pouvoir maîtriser qqn. On n’ pieut ~ de ç’ guèhhon lè, on ne peut maîtriser cet enfant. Ne s’emploie qu’à l’infinitif. 3o Abuser d’une femme, la violer. Lo manre droūle è jayi d’ lè poūre bācèle, le mauvais drôle a abusé de la pauvre fille.

Jayous [jayu M, N, S, jǫyu.. I, P, jwǫyu V], adj. — Joyeux.

Jayoūseté [jayūstēⁱ M, N], s. f. — Joyeuseté.

Jayu [jayü M, N], s. m. — Jabloir.

Je [j(ȩ) M, I, N, j(ȩ)-ję P, j(ȩ) S, je V], pron. pers. — Je ; nous. J(e) bèye, j(e) bèyans, je donne, nous donnons. Dans la formule employée pour proclamer les valentins et les valentines, le premier dimanche de carême, on entend, dans M, I, et N : ji dōne, ju dōne (je donne).

Jè [ gén. (ja-ję V)], adv. — Déjà.

Jé [jē V], s. m. — Jeu. Voir Ju.

Jebat [jȩba M, jębǫ I, P, N, jabǫ S, jǫbǫ V], s. m. — Gibet.

Jḗbe [jēp gén. (jyęp V)], s. f. — Gerbe. On entend aussi souvent Jḗrbe. ’L è champs po fāre ~, il a champs pour faire g. (s’il a des dettes, il peut les payer). Jèmās i n’y è tant d’jḗbes qu’an mohhon, jamais il n’y a tant de gerbes qu’en moisson.

Jèbot, voir Jebat.

Jèdenat, Jèdenot [jędna M, N, S, jędnǫ I, P], s. m. — Jardinet.

Jèdener [jędnēⁱ M, I, P, N, jęrdinę.. S], v. intr. — Jardiner.

Jèdîn [jędĩ.. M, I, P, N, jędĩ-jędjẽ-hędjẽ S, jǫdĩ-djǫdjĩ-hǫdjẽ V], s. m. — Jardin ; enclos ; verger. Teu m’ repèss’rés pè m’ ~, tu me repasseras par mon jardin (si tu reviens, tu verras ce qui t’attend). Voir .

Jèdjin, voir Jèdîn.

Jèhant [jęhã V], s. m. — Poutre posée par terre, qui sert à supporter le plancher.

Jèhi [jęhi M], v. tr. — Avouer, confesser.

Jelācot, voir Jelaucot.

Jelardin [j(ȩ)lärdẽ M], n. pr. — Girardin.

Jelaucot [j(ȩ)lōkǫ M, I, N, jlākǫ.. S, V], n. pr. — Jallaucourt, vill. de l’arr. de Château-Salins. Lés nōbes gueus d’ ~, les nobles gueux de J. (sobriquet).

Jèlbīre [jęlbīr P], s. f. — Fenêtre de grenier. Voir Jèrbīre.

Jelenḗre, Jeleneūre, voir Jelenīre.

Jelenīre [jȩlnīr M, N, jęlnīr I, P, jȩlnīr-jȩrnīr-jȩlnēr-jȩlnœ̄r-jȩnlīr-jȩnnœ̄r S, jlinēr V], s. f. — Poulailler.

Jelicot [j(ȩ)likǫ S], n. pr. — Gélucourt, vill. de l’arr. de Château-Salins.

Jelinate [j(ȩ)linat M, N, S, j(ȩ)linǫt I, P], s. f. — Gelinotte.

Jeline [j(ȩ)lin M, I, P, N, jlīn S, V], s. f. — Geline, poule. Vol lés j’līnes qui s’ pouyont, j’ èrons d’ lè piō, voilà les poules qui se grattent, nous aurons de la pluie V.

J(é)linḗre [jlinēr V], s. f. — Poulailler. Voir Jelenīre.

Jèmās [jęmǟ.. M, N, S, jęmā I, P, F, V], adv. — Jamais.

Jemeji, voir Jemeler.

Jémḗle [jemēl V], s. f. — Jumelle. Voir Jeumèle.

Jemeler [jȩmlēⁱ.. M, I, P, N, jȩmji F], v. intr. — Gémir.

Jémonte [jemõt V], s. f. — Jument. Voir Jeumant.

Jenafrāye [j(ȩ)nafrǟy-j(ȩ)nafri M, jęnüflǟy N, jinofręy F], s. f. — Giroflée. Voir Jirofrāye, Jironflé.

Jenafri, voir Jenafrāye.

Jenāre [jnār V], s. m. — Genièvre. Voir Jenḗve.

Jenat [j(ȩ)na M, j(ȩ)nǫ I, P, j(ȩ)na-j(ȩ)nę-j(ȩ)nu N, j(ȩ)nu S, jnõ V], s. m. — Genou. Priyeu an ~, prier à g. S’ mate an ~, se mettre à g.

Jènat [jęna M, jęnǫ I, P], s. m. — Sorcier ; diminutif de Jean, les sorciers ayant été ainsi nommés des pratiques superstitieuses auxquelles ils se livrent à la St-Jean.

Jenate [j(ȩ)nat S], s. f. — Noisette. Voir Nuhate.

Jenati [j(ȩ)nati S], s. m. — Noisettier. Voir Nuhati.

Jenauve [j(ȩ)nōf S], s. m. — Genièvre. Voir Jenḗve.

Jenāve [jnāf V], s. m. — Genièvre. Voir Jenḗve.

Jḗne [jēn P, F, S, V], s. f. — Gêne. Voir Jinne.

Jenelīre, Jeneneūre [jȩnlīr-jȩn(ȩ)nœ̄r S], s. f. — Poulailler. Voir Jelenīre.

Jènèroūsité [jęnęrūzitēⁱ M, I], s. f. — Générosité.

Jenèt, voir Jenat.

Jenḗte [j(ȩ)nēt M, I, P, N, S, jnyęt V], s. m. — Genêt. On mole dés j’niètes ovon dés biéssons pou fḗre dés handrḗles, on mélange des branches de g. avec des ramilles pour faire des balais V.

Jenḗve [j(ȩ)nēf M, I, N, jnōf S, jnāf-jnār V], s. m. — Genièvre. Voir Jenieuve.

Jenevi [jȩnvi M], s. m. — Genévrier.

Jḗnie [jēni gén.], n. pr. — Eugénie.

Jeniète, voir Jenḗte.

Jenieuve [j(ȩ)nyœ̨f M], s. m. — Genièvre. Èp’teūz don ~ po hhauder lés tonés, apportez du g. pour échauder les tonneaux. Voir Jenḗve.

Jènikāye [jęnikāy F], s. f. — Gironnée, contenu d’un giron. Voir Jeurenāye.

Jenîn [j(ȩ)nĩ.. M, I, P, N, jnis S, V], s. f. — Génisse.

Jènisi [jęnizi P], n. pr. — Jarnisy, région du Pays-Haut. Conflans en J., Conflans (bourg) en J.

Jenneūre [jȩnnœ̄r S], s. f. — Poulailler. Voir Jelenīre.

Jenon, voir Jenat.

Jḗnon [jēnõ M], n. pr. — Eugène (terme familier).

Jenos [jnǫ V], s. m. — Sobriquet donné aux habitants de Hesse, arr. de Sarrebourg, qui au lieu de j’os, je suis, disent j’n’os.

Jenot, voir Jenat.

Jènot, voir Jènat.

Jenuflāye [j(ȩ)nüflǟy N], s. f. — Giroflée. Voir Jenafrāye.

Jequ’è [s̆kę N], prép. — Jusqu’à. Voir Jusqu’è.

Jḗr’ [jēr V], v. intr. — Gésir, coucher. S’ mote è ~, faire sa sieste. J’ è fèt ène piote r’pōsote è midi, j’ m’ è mis în pō è ~, je me suis un peu reposé à midi, j’ai fait ma sieste. Olè ~, aller au lit. Voir Jit.

Jèrbād [jęrbā Azoudange], s. m. — Premier échafaudage pour monter les gerbes.

Jèrbate [jęrbat M, N, S, jęrbǫt I, P], s. f. — Petite gerbe.

Jèrbāye [jęrbǟy M, jęrbāy I, P], s. f. — Brassée d’herbe.

Jḗrbe, voir Jḗbe.

Jèrbḗcot [jęrbēkǫ N, S], n. pr. — Gerbécourt, vill. de l’arr. de Château-Salins.

Jèrbi [jęrbi M, I, P, N, jęrbēⁱ.. S, jęrbō V], s. m. — Gerbier.

Jèrbīre [jęrbīr M, I, jęlbīr-jęrbīr P, N, jęrbēr S], s. f. — Fenêtre du grenier, par laquelle on rentre les denrées.

Jèrbō, voir Jèrbi.

Jèrbote, voir Jèrbate.

Jèrdenieu [jęrdȩnyœ̨.. M, I, P, N, jęrdiñi S], s. m. — Jardinier. V’ ateūz, dit-i, vwèsine, i ~ chèrmant, vous êtes, dit-il, voisine, un j. charmant. C. H., i, 72.

Jèrdinè [jęrdinę S], v. intr. — Jardiner. Voir Jèdener.

Jerenīre [jȩrnīr S], s. f. — Poulailler. Voir Jelenīre.

Jèrgater [jęrgatēⁱ.. M, N], v. intr. — Toussoter.

Jèrgonḗje [jęrgǫnēs̆.. M, I, P, N], s. m. — Mauvais langage.

Jèrgoner [jęrgǫnēⁱ.. M, I, P, N], v. intr. — Se disputer en un langage grossier.

Jèrgonou [jęrgǫnu.. M, I, P, N], s. m. — Disputeur ; batailleur.

Jèrguḗne, voir Jèrguinne.

Jèrguinne [jęrgẽn M, I, jęrgēn P, V, jęrgēn-jęrgẽn N], s. f. — 1o Gosier. 2o Caquet.

Jèrisalèm [jęrizälęm M, I, N], n. pr. — Jérusalem.

Jèrmānīe [jęrmānī V], s. f. — Bande d’enfants. Voir Jèrmonḕye.

Jèrmate [jęrmat M, N, jęrmǫt I, P], s. f. — Brebis d’un an.

Jèrmeuyon [jęrmœ˛yõ M, N], s. m. — Gorge. T’ vās t’ breuler l’ ~, tu vas te brûler la g. Ne s’emploie que dans cette expression.

Jèrméyon [jęrmeyõ V], s. m. — Matière sanguinolente qui sort d’un abcès ouvert, bourbillon.

Jèrmon [jęrmõ M, I, P, N], s. m. — Germe, œil de la pomme de terre, surtout quand il se développe dans la cave ou le cellier, à l’approche des beaux jours ; germe de chou, de grain, etc.

Jèrmonḕye [jęrmǫnē˛y M, I, P, N, jęrmānī V], s. f. — Bande d’enfants ; grande famille.

Jèrmūre [jęrmǖr M, I, P], s. f. — Germination ; végétation.

Jèrwète [jęrwęt M, I, P, N], s. f. — 1o Girouette. 2o Personne étourdie. Fāre lè ~, faire l’é.

Jés [je M, I], je les. Jés-ā vus v’nîn, je les ai vus venir.

Jèsè [jęzę S], s. m. — Gésier. Voir Jaser.

Jḗseus’ [jēzœ˛s M, I, P, N], n. pr. — Jésus. ~ Mèriā, qué bone ranconte qu’ j’ā fāt, J. Maria, quelle bonne rencontre que j’ai fait(e).

Jèsi [jęzi.. M, I, P, jizyi S, jizye, -yœ V], s. m. — Gésier. Voir Jaser.

Jetant-fu [j(ȩ)tã fü N], s. m. — Bousier.

Jetāye [j(ȩ)tǟy M, N], s. f. — Jetée, chaussée.

Jéte [jet V], adj. — Juste. Voir Jeute.

Jeter [j(ȩ)tēⁱ.. gén.], v. tr. — 1o Jeter, lancer. Lè Jḗnie li è j’té dés satīses, La Génie lui a dit des sottises. ~ bèhh, j. bas (mettre bas, en parlant des habits). ~ d’ l’āwe bènite, j. de l’eau bénite (avoir l’air maladif). 2o Se déjeter. Se dit du bois. Nate toné jete, notre tonneau se déjette. 3o Essaimer. I fāt chaud, nas mohhes j’tront p’tḗte aujdu, il fait chaud, nos abeilles essaimeront peut-être aujourd’hui. 4o Mettre bas. Lè vèche è j’té s’ vé, la vache a mis bas son veau. 5o Couler. Lè fontinne jete beun’, la fontaine coule bien.

Jetè-de-lit [s̆tę d li V], s. m. — Dessus de lit.

Jeton [j(ȩ)tõ gén.], s. m. — 1o Pousse, rejeton, recrû. 2o Essaim.

Jetou [s̆tu V], s. m. — Petit récipient adapté à un long manche, qui sert à puiser de l’eau. Voir Sèyon.

Jeū [jœ¯-jœ˛-jœ˛ⁱ S], s. m. — Jeu. Voir Ju.

Jeūche [jœ¯s̆ S], s. f. — Joue. Voir Jāwe.

Jeuchi, voir Jeuhhi.

Jeūdi [jœ¯di M, I, P, F, N, jǖdi S, jyedi-jyœdi V], s. m. — Jeudi. Lo bé don ~ n’ vāt m’ jèmās jusqu’au dieumanche, le beau d’un j. ne va jamais jusqu’au dimanche.

Jeūhhe [jœ¯χ S], s. f. — Joue. Voir Jāwe.

Jeuhhi [jœ˛ỵi.. M, I, P], n. pr. — Jussy, vill. près de Metz. Voir Jeussi.

Jeujemant [jœ˛jmã M, I, P, N, jījmõ V], s. m. — Jugement.

Jeujeu [jœ˛jœ˛ M, I, P, N, jüji F, S, jījye, -yœ V], v. tr. — Juger.

Jeuletru [jœ˛ltrü M, I, P, N], s. m. — Personne d’un vilain caractère.

Jeuliène [jœ˛lyęn M, N], s. f. — Julienne (hesperis matronalis).

Jeulyin [jœ˛lyẽ M, I, P, N, jilyẽ V], n. pr. — Julien.

Jeumant [jœ˛mã M, I, P, N, S, jemõt-jimã-jimõt V], s. f. — Jument.

Jeumèle [jœ˛męl M, I, P, N, jimęl-jümęl-jümēl S, jemēl V], s. f. — Groupe de fruits qui croissent joints ensemble : se dit de deux prunes, deux noix soudées, etc.

Jeupsieune [jœ˛psyœ˛n M, N, jœ˛psyęn I, P, jipsyęn V], s. f. — Bohémienne.

Jeupsyin [jœ˛psyẽ M, I, P, N, jipsyẽ V], s. m. — 1o Bohémien, nomade ; vagabond. 2o Espiègle ; endiablé ; rusé ; habile.

Jeuremant [jœ˛rmã M, I, P, N, jiremõ V], s. m. — Serment.

Jeurenāye [jœ˛rnǟy.. M, I, P, N, jǫrnāy F, jarnǟy-jœ˛rnēy S], s. f. — Ce qu’on peut prendre dans son tablier. Voir Jènikāye, Jeurondḕye.

Jeurḕⁱ, voir Jeurieu.

Jeuri [jœ˛ri M, I, P], n. pr. — Jury, vill. près de Metz.

Jeurieu [jœ˛ryœ˛.. M, I, N, jœ˛rē˛ⁱ.. P, F, jǖri S], v. tr. — 1o Jurer. ’L at prat po l’ver lés dous mins po ~ bianc èt neūr, il est prêt pour lever les deux mains pour j. blanc et noir. ~ sè fwè, j. sa foi (promettre avec jurement). 2o Jurer, blasphémer. ~ come i pèteuré, come i farou d’chèrate, j. comme un pâtre, comme un ferreur de charrette.

Jeuron [jœ˛rõ M, I, P, N, jirõ V], s. m. — Juron.

Jeuron [jœ˛rõ M], s. m. — Giron.

Jeurondḕye [jœ˛rõdē˛y M, I, P, N], s. f. — Ce que peut contenir un tablier. Voir Jeurenāye.

Jeuson [jœ˛zõ.. gén. (jǫzõ V)], n. pr. — 1o Joseph (terme familier). 2o Niais, imbécile.

Jeussi [jœ˛si M, P], n. pr. — Jussy, vill. près de Metz. Voir Jeuhhi.

Jeustice [jœ˛stis M, I, P, N, jistis V], s. f. — Justice. Dans certains villages, ce mot sert encore à désigner l’endroit où se trouvait autrefois le gibet, quand le seigneur avait le droit de haute et de basse justice. En haut de Justice, par ex. est un lieu dit entre Pange et Colligny.

Jeute [jœ˛t M, N, S, jet V], adj. — Juste. Tot ~, tout j. Couper ~. T’neūz vas potes jeutes, tenez vos lèvres j. (bouche close). Combyin au ~ vate chèvan d’ grond’bīres, combien au j. votre panier de pommes de terre ? Voir Jusse.

Jeute [jœ˛t M, N], s. m. — Chantier de cave, madriers qu’on met sous les tonneaux pour les empêcher de pourrir. Voir Jīte.

Jeute (è) [jœt Gondrexange], loc. adv. — Ne s’emploie que dans la locution : S’ mate è ~, s’asseoir.

Jeuter [jœ˛tēⁱ M], v. intr. — Juter ; suppurer ; pousser ; bourgeonner. Lè piāye jeute foūt, la plaie suppure fort.

Jeūve [jœ¯f M, I, P, N, jīf F, jīf-jōf S, jãf V], s. m. — Givre. Quand’ n-é di jāve èprés lés-ābres dons lés-ovants d’ Nouwè, ç’ot qu’ n-èré dés frits l’ ènḗye d’ èprés, quand il y a du givre aux arbres pendant l’Avent, c’est qu’il y aura des fruits l’année suivante V.

Jeuvèle [jœ˛vęl M, N, jüvęl S], n. pr. — Juville, vill. de l’arr. de Château-Salins. Jeuvèle au grand bordèl, Moncheus, ica mieus. J. au grand bordel, Moncheux (village), encore mieux (sobriquet).

Jeuvelīhhe [jœ˛vlīχ S], n. pr. — Juvelise, vill. de l’arr. de Château-Salins.

Jeuyèt [jœ˛yę M, N], s. m. — Juillet. Voir Juyèt.

Jèvate [jęvat M], n. pr. — Geneviève.

Jḗve [jēf M, I, N], s. m. et f. — Auge de la fontaine.

Jèvé [jęvēⁱ M, I, P, N, javē F, jęvę.. S], s. m. — Javelle ; quelquefois : douve. Nate toné at chu an ~, notre tonneau est tombé en d. (s’est disjoint). Voir Nawé.

Jèvelate [jęvlat M, N, S, jęvlǫt I, P, jevlǫ V], s. f. — Petite javelle.

Jèvèle [jęvęl M, I], s. f. — Javelle. Dans le vignoble, ce mot sert aussi à désigner les petits fagots de sarments restés de la coupe de la vigne, qui, au printemps, s’amoncellent le long des chemins des vignobles.

Jèveler [jęvlēⁱ.. M, I, P, N], v. tr. — Mettre en javelles. Voir Anjèveler.

Jèvelote, voir Jèvelate.

Jèyād [jęyǟ.. M, I, P, N], s. m. — Plainte, lamentation, gémissement. Is poussînt dés ~ è fande l’āme, ils poussaient des gémissements à fendre l’âme.

Jèyant [jęyã S, V], s. m. — Géant. Voir Jāyant.

Ji, voir Je.

Jiboulḕye [jibulē˛y M, I], s. f. — Latoire de prunes ; marmelade.

Jīche, voir Jīhhe.

Jidefi [jitfi S], s. m. — Ligneul.

Jièbe [jyęp V], s. f. — Gerbe. Voir Jḗbe.

Jiédi [jyedi-jyœdi V], s. m. — Jeudi. Voir Jeūdi.

Jiène [jyęn V], s. m. — Ligne oblique que suit l’ouvrier en labourant. Voir Jîn.

Jieudi, voir Jiédi.

Jife [jif gén.], s. f. — Gifle.

Jifieu [jifyœ˛.. gén.], v. tr. — Gifler.

Jigat [jiga M, N, jigǫ I, P, F, S, V], s. m. — 1o Gigot. 2o Jambe ; cuisse. Sés ~ sont quausi crachus, ses jambes sont presque crochues (tordues).

Jīhhe [jīχ.. M], s. m. et f. — Branche de sapin.

Jīhhe [jīχ.. M, N], s. m. — Gypse.

Jijād [jijǟ M, N, jōjā V], s. m. — 1o Homme grand et fluet. 2o Nigaud.

Jījemont [jījmŏ V], s. m. — Jugement. Voir Jeujemant.

Jījier [jījye V], v. tr. — Juger. Voir Jeujieu.

Jijote [jijǫt V], s. f. — Jugement. Voir Jujate.

Jilièt [jilyę V], s. m. — Juillet. Voir Juyèt.

Jilyin [jilyẽ V], n. pr. — Julien. Voir Jeulyin.

Jimant [jimã V], s. f. — Jument. Voir Jeument.

Jimèle [jimęl S], s. f. — Groupe de fruits, par ex., qui croissent joints ensemble. Voir Jeumèle.

Jimonte [jimõt V], s. f. — Jument. Voir Jeumant.

Jîn [jĩ.. gén. (jyęn V)], s. m. — 1o Ligne oblique que suit le vigneron en labourant les terrains en pente. 2o Largeur de terrain que prend l’ouvrier agricole en allant droit devant lui. 3o File d’ouvriers travaillant ensemble sur une même ligne. J’ons în bon jièn’ pou rāyer les k’motières, nous avons beaucoup de journaliers pour arracher les pommes de terre V.

Jin [jẽ M, I, P, N], s. m. — Juin. Voir Jun.

Jinè [jinę V], v. intr. — Jeûner. Voir Juner.

Jîngler [jĩglēⁱ.. M, I], v. intr. — Sauter.

Jînguète [jĩgęt.. M, I, P, N], s. f. — Pacotille ; camelotte.

Jînjalat [jĩjala M], s. m. — Piquette, mauvais vin.

Jînjalat [jĩjala M, N, jĩjǫlǫ.. I, P], s. m. — Gringalet.

Jînjaterḕye [jĩjatrē˛y, jĩjǫtrē˛y I], s. f. — Objet quelconque de peu de valeur et de peu d’utilité.

Jinjīre [jẽjīr-jãjīf V], s. f. — Gencive.

Jînjolot, voir Jînjalat.

Jînjoterḕye, voir Jînjaterḕye.

Jinne [jẽn M, I, jēn P, F, S, V, jēn-jẽn N], s. f. — Gêne. Waç’ qu’ i n-y è d’ lè ~, i n’ y è pwint d’ piāhi, où il y a de la g., il n’y a pas de plaisir.

Jinner [jẽnēⁱ.. M, I, jēnē˛ⁱ.. P, F, S, V, jēnœ˛-jẽnœ˛ N], v. tr. — Gêner.

Jinofrèye [jinǫfręy F], s. f. — Giroflée. Voir Jenafrāye.

Jinon [jinõ M, I, P, N], n. pr. — Jeanne, Jeannette.

Jipsiène [jipsyęn V], s. f. — Bohémienne. Voir Jeupsieune.

Jirémont [jiremõ V], s. m. — Serment. Voir Jeuremant.

Jīrḕye [jīrē˛y M, I, P, N], s. f. — Grimace, façon.

Jirofrāye, Jironflé [jirofrāy I, jirõflēⁱ Landroff], s. f. — Giroflée. Voir Janofri, Jenafrāye.

Jiron [jirõ V], s. m. — Juron. Voir Jeuron.

Jis [ji S, V], s. m. — Jus. Voir Jus.

Jisier [jizye V, jizyi S], s. m. — Gésier. Voir Jèsi.

Jissé [jisē V], s. m. — Partie du canal, garnie de planches, qui se trouve derrière l’écluse. Canal très étroit et fortement en pente, qui fait suite à la portière ou prise. Voir Textes patois, p. 230.

Jistémont [jistemõ V], adv. — Justement. Voir Justemant.

Jistice [jistis V], s. f. — Justice. Voir Jeustice.

Jit [ji Famille ridicule, iii, 15, 44], 3e pers. sing. prés. indic. du v. gésir. — Gît, se trouve. Je lou bèye mo jèrdîn que ~ sus lés rampārts, je lui donne mon jardin, qui se trouve sur les remparts. Voir Jḗr’.

Jīte [jīt gén.], s. m. — Chantier de cave ou de cuverie. Voir Jeute.

Jīte [jīt M, I], s. m. et. f. — Gîte ; logement.

Pèrteūz donc’ tos lés treūhh èt s’ v’an r’veneūz byin vite ;
Mādi, n’y manqueūr mè, j’ v’ ètands po lè jīte.

Partez donc tous les trois et revenez bientôt ; mardi, ne manquez pas, je vous attends pour le g. (pour coucher chez nous). C. H., vi. 221.

Jitémont [s̆temõ V], adv. — Justement. Voir Justemant.

Jīve [jīf M], s. f. — Couleuvre.

Jīve [jīf F, S], s. m. — Givre. Voir Jeūve.

Jo [ gén. (ju F)], s. m. — Jour. I haut ~, un haut j., une fête solennelle. I tos lés ~, un jour de semaine. L’ piquion don ~, la pointe du j. (le point du j.). ~ dés-āmes, j. des âmes (j. des morts). I fāt so bé ~, il fait son beau j. (sa première communion). Panre i ~, prendre un j. (fixer un j.). Lés grās ~, les j. gras (le carnaval). È ~ faleūr, à j. falloir (à la chute du j.). Jor (sic!) d’ mè vḕye !, j. de ma vie (sorte de juron). Mateūz v. è vate bé ~, placez-vous favorablement, en pleine lumière (par ex., quand on se fait photographier). Lonj’ come i ~ sans pin, long comme un j. sans pain. An-z-èprannent tos lés ~, on apprend tous les jours. I n-y è pus d’ ~ que d’ s’ minnes, il y a plus de j. que de semaines. Veūr ~, voir clair. Lés ~ augmantent :

È lè Sint Luce,
D’i saut d’eune puce,
È Nawè,
D’i bāyād d’ vé,
Au Novèl an,
D’i pès d’ jeumant,
Aus Reūs, d’i-n-oūre,
È lè Chandeūle, de dous’.

Les j. augmentent : À la St-Luce, d’un saut d’une puce, à Noël, d’un bâillement de veau, au Nouvel an, d’un pas de jument, aux Rois, d’une heure, à la Chandeleur, de deux. Voir Jou.

Jo [jǫ N], adv. — Joint à la négation : jamais. Voir Jou.

Jōblād [jōᵘblǟ N, jōblǟ S], s. m. — Personne qui s’amuse à des jeux d’enfants. Voir Joūblād.

Jōbleu [jōᵘblœ˛ N, jōblę.. S, V], v. intr. — Badiner. Voir Joūbler.

Jobot [jǫbǫ V], s. m. — Gibet. Voir Jebat.

Jocu [jǫkü I, P, F], s. m. — Juchoir. Voir Jacu.

Jodîn [jǫdĩ V], s. m. — Jardin. Voir Jèdîn.

Jōgne [jōñ S], adj. — Jeune. Voir Jane.

Jōhhat [jōᵘχa N], n. pr. — Georges (terme d’amitié). Voir Joūhhat.

Jōhhes [jōᵘχ N, jōχ S], n. pr. — Georges. Voir Joūhhes.

Jōjād [jōjā V], s. m. — Homme grand et fluet. Voir Jijād.

Jojo [jǫjǫ M, I, P], s. m. — 1o Merle. 2o Drôle de personne. Veus m’ fèyeūz i bé ~, vous me faites une drôle de personne.

Joke [jǫk I, P, V], s. m. — Juchoir. Voir Jake.

Jokè [jǫkę.. I, P, F], v. intr. — Percher. Voir Jaker.

Jolāye [jǫlāy I, P, F, jǫlēy V], s. f. — Gelée. Voir Jalāye.

Jolè [jǫlę.. I, P, F, V], v. intr. — Geler. Voir Jaler.

Joli [jǫli I, P, F, V], adj. — 1o Joli. 2o s. m. — Chardonneret. Voir Jali.

Joliād [jǫlyā I, P], s. m. — Jaseur. Voir Jaliād.

Joli-boūs [jǫli bū I], s. m. — Bois gentil. Voir Jali-boūs.

Joliote [jǫlyǫt I, P], s. f. — Giroflée. Voir Jaliate.

Jolīveté [jǫlīftēⁱ I, P, V], s. f. — Enjolivure. Voir Jalīveté.

Jolot [jǫlo I, P, V], s. m. — Jeune coq. Voir Jalat.

Jolonte [jǫlõt V], s. f. — Dévidoir. Voir Jalwante.

Jolous [jǫlu.. I, P, V], adj. — Jaloux.

Joloūserḕye [jǫlūzrē˛y I, P], s. f. — Jalousie. Voir Jaloūserḕye.

Jolwante [jǫlwãt I, P], s. f. — Dévidoir. Voir Jalwante.

Jon [jõ M, N], — Je le. ~ pieus dire, je le peux dire.

Jonā, voir Jonau.

Jonau [jǫnō M, I, P, N, jurnō F, jǫnā.. S, V], s. m. — Journal, jour, superficie de terre qu’on peut labourer en un jour ; il a environ 38 ares, et souvent bien moins, suivant les contrées. On compte d’ordinaire trois jours de terre par hectare. Ç’ n’at m’ lés grands ch’vaus qu’ font lés grands ~, ce n’est pas les grands chevaux qui font les grands j. Dans M, on dit aussi Jornau.

Jonāye [jǫnǟy M, N, jǫnāy I, P, jǫrnāy F, jǫnēy S, V], s. f. — Journée. I mat dés bouts aus ~, il met des bouts au j. (il se lève de bonne heure). I n’ fāt ryin au grand d’ lè ~, il ne fait rien toute la j.

Jonc [jõ M, I, P, N, jwẽ V], s. m. — Jonc. ~ fleuri, j. fleuri (butome ombellé). ~ d’ chīre, j. de chaise (scirpe des étangs). — Drāt come in jwinc, droit comme un j. (Gondrexange).

Jonchīre [jõs̆īr M, I, P, N], s. f. — Jonchère.

Jone [jǫn I, P, F, jōn V], adj. — Jeune. Voir Jane.

Jonèsse [jǫnęs I, P], s. f. — Jeunesse. Voir Janèsse.

Joniè [jǫnyę I, P], v. intr. — Mettre bas. Voir Janieu.

Jonîn [jǫnĩ.. I, P], s. m. — Imbécile. Voir Janîn.

Jonious [jǫnyu.. I, P], s. m. — Jeune garçon. Voir Janious.

Jor [jǫr M], s. m. — Jour. Je n’ai rencontré cette forme que dans la locution : ~ d’ mè vē˛y, j. de ma vie (juron).

Joramion [jǫramyõ V], s. m. — Géranium.

Jorenāye [jǫrnāy F], s. f. — Contenu du giron. Voir Jeurenāye.

Joretiére [jǫrtyer V], s. f. — Jarretière.

Jorgād [jǫrgā F], s. m. — Mâle de l’oie. Voir Bigād, Bricād.

Jorguḗne [jǫrgēn P], s. f. — Toupie.

Jorhon [jǫrγõ I, P], s. m. — Petite échelle placée en avant de la voiture. Voir Jarhon, Jaljon.

Jōrjat [jōᵘrja N], n. pr. — Georges. Voir Joūrjat.

Jorjon, voir Jorhon.

Jornalieu [jǫrnälyœ˛ M, N, jǫrnalyę I, P], s. m. — Journalier. On disait autrefois Jant d’ jonāye.

Jornau [jǫrnō C. H., iv, 13], s. m. — Jour de terre.

Lo Pwāré de Vāni, vaf depeus quwètoūr’ ans,
Laboreūt an hèch’rous çant bés ~ de tḗre,

le Poiré de Vany, veuf depuis quatorze ans, labourait en cultivateur négligent cent beaux j. de terre.

Jornāye [jǫrnāy F], s. f. — Journée. Voir Jonāye.

José [jǫzēⁱ.. I, P], s. m. — Gésier. Voir Jaser.

Josèf [jǫzęf gén.], n. pr. — Joseph. È lè Sint ~, ç’at lè jonāye qu’ lés mohhats s’ mèrīent, à la St.-J., c’est la journée où les moineaux se marient.

Josmin [jǫsmẽ Buc.], s. m. — Jasmin.

Joson [jǫzõ gén.], n. pr. — Joseph (terme familier).

Jote [jǫt gén.], s. f. — 1o Chou blanc. S’emploie de préférence au pluriel. Choch ~, ch. sec. On fait sécher au four les feuilles de ch. coupées en quatre, on les conserve dans des sacs ; cuits au lard, ils donnent une soupe médiocre, mais un plat de légumes assez bon. Ce mets était fort apprécié jadis avant l’introduction de la choucroute. De nos jours, on mange les choux blancs, à la fin de l’hiver, alors que la provision de choux verts est épuisée. — Fiéhhe ~, ch. aigre (choucroute) V. Èveūz v’ èsséz minjeu d’ ~, avez-vous assez mangé de ch. ? (question que l’on pose à qqn. à qui on veut faire deviner qqch., et qui signifie : avez-vous assez cherché ? Faut-il vous le dire ?). Ç’at chō po ~, c’est chou pour jote (c’est la même chose). 2o Tige ou fane de pomme de terre S, V. Voir Brandelon.

Jou [ju F], s. m. — Jour. Voir Jo.

Jou [ju M, I, P, jǫ N], adv. — Particule qui renforce la négation. Teu n’ pieus ~ ryin fāre, tu ne peux jamais rien faire, ou rien faire du tout.

J’ li sèrvīrā d’ pḗre ;
’L an-n-èrè dous’ po înk èt n’èrè ~ qu’ sè mḗre,

je lui servirai de père ; il en aura deux pour un et n’aura cependant qu’une mère. C. H., vi, 85. D’après M. Ch. Bruneau, Jou serait le mot « jour » : Il n’a « jour » vécu, il n’a pas vécu un jour.

Joūbieu, voir Joūbler.

Joūblād [jūblǟ M, N, jūblā I, P, jōᵘblǟ N, jōblǟ.. S], s. m. — Personne qui s’amuse à des jeux d’enfants.

Joublḗje [jublēs̆.. M, I, P], s. m. — Folâtrerie.

Joūbler [jūblēⁱ.. M, jūbyę Sablon, I, P, jōᵘblœ˛-jūblœ˛ N, jōblę.. S, V], v. intr. — Badiner ; baguenauder ; muser.

Joufrasse [jufras Magny], s. f. — Bonnet de femme, pour tous les jours. Voir Jwifrasse.

Joūhhat [jūχa M, jūχǫ I, P, jōᵘχa-jūχa N], n. pr. — Georges (terme d’amitié).

Joūhhes [jūχ M, I, P, jōᵘχ-jūχ N, jōχ S, jwǫχ V], n. pr. — Georges. Sint ~, Saint-G. (bête à bon Dieu). È lè Sint Joūhhe, hène t’n oūhhe, è lè Sint Mèrk, si èle n’y at m’, lā lè, à la St-G., sème ton orge, à la Saint-Marc, si elle ne l’est pas (semée), laisse-là. Voir Règat.

Joujou [juju M, N, S], n. pr. — Joseph (terme familier).

Joūrer [jūrēⁱ.. M, I], v. tr. — 1o Étançonner les faces intérieures (les jours) d’une baie de fenêtre. 2o Donner du jour à une maison.

Joūrjat [jūrja M, jūrjǫ I, P, jūrja-jōᵘrja N], n. pr. — Georges (terme familier).

Joūrjat, Mārcat, Crūhiat,
Ç’at treūs mauvās guèhhnats.

St-G., St-Marc, St-Croix, c’est trois mauvais garçons (ce sont les saints dits de glace du pays Messin ; la gelée est à craindre à cette époque).

Joūrjes [jūrs̆ M, I, P], n. pr. — Georges. Voir Joūhhes.

Journau [jurnō F], s. m. — Jour, mesure de superficie. Voir Jonau.

Joūti [jūti F], v. intr. — Mûrir après la cueillette. Voir Pèrer.

Jouwād [juwǟ.. S, V], s. m. — Joueur passionné.

Jouwat [juwa N], s. m. — Jouet. Voir Aumūsète.

Jouwāyon [jwǟyõ.. M, I, P, N, V], s. m. — Mauvais joueur.

Joūwe, voir Joūye.

Jouwer [jwēⁱ.. gén.], v. tr. et intr. — Jouer. ~ pièce, faire pièce (Buc). ~ d’ovrḗje, j. d’ouvrage (chômer). ~ de s’ rèhhe, j. de son reste (son dernier sou). Dans M, on entend aussi Joūyeu, Jower.

Jouwou [jwu.. M, I, P, N], s. m. — Joueur. ~ d’tos, j. de tours (saltimbanque). ~ d’ovrḗje, j. d’ouvrage (chômeur). ~ d’ malice, celui qui joue au plus fin. Ç’at come lés ~ d’ vialons, i n’y è ryin d’ pīre an lè mauhon, c’est comme les j. de violon, il n’y a rien de pire dans la maison (ils aiment la boisson). Lés ~ d’ cātes de Dālhin, les j. de cartes de Dalhain, arr. de Château-Salins (sobriquet).

Joūye [jūy M, I, P, jūw F, jōᵘy-jūy N, jōy S, jwǫy V], s. f. — Joie. Lè joūye que produt l’anloūde don boneūr, la j. qui produit l’éclair du bonheur. C. H. i, 96.

Joūyeu, voir Jouwer.

Jovenate [jǫvnat N], s. f. — Espèce de champignon comestible entièrement jaune. Voir Jaunate.

Jovot [jǫvǫ V], s. m. — Joug pour atteler des bœufs.

Jowād [jǫwǟ M, N], s. m. — 1o Bajoues du porc. 2o Personne qui a la joue enflée. Voir Jawād.

Jowe [jǫw M, I, P, N], s. f. — Joue. Voir Jāwe.

Jowé, Jowi [jǫwē-jǫwi F], s. m. — Première vertèbre de l’épine dorsale du porc. Voir Jwif.

Jower [jǫwēⁱ.. M], v. intr. — Jouer. I jowe, on creūt d’abōrd que ç’at i flajolèt, il joue, on croit d’abord que c’est un flageolet. C. H., ii, 68. Voir Jouwer.

Jowkrowt [jǫwkrǫwt F], s. m. — Choucroute. Voir Sourkroute.

Jōye, voir Joūye.

Jōyes [jōy M, I], s. f. — Joyaux.

Joyi [jǫyi I, P], n. pr. — Jouy-aux-Arches. Voir Jayi.

Joyous [jǫyu.. I, P], adj. — Joyeux. Voir Jayous.

Jrōye [jrōy N, S], s. m. — Érable. Voir Hhrōye.

Ju, voir Je.

Ju [jü M, I, P, F, N, jœ˛-jœ˛ⁱ-jœ¯ S, jē V], s. m. — 1o Jeu. ~ d’āwe, j. (jet) d’eau. Mate au ~, mettre au j. (déposer un enjeu). Fāre dés ~, faire des j. (des choses repréhensibles. I n-y è quèque angueuye d’zos l’ ~, il y a quelque anguille sous le jeu (sous roche). È foūhhe de plésanter, l’ ~ vyint è lè mḗde, à force de plaisanter, le j. vient à la m… (se gâte). Lè groūsse bḗte voūreūt comander, an val înk dés ~, la grosse bête voudrait commander, en voilà un des j. ! 2o Tour. Fāre i ~, faire un j. (un mauvais tour).

Jeux anciennement en usage à Metz et dans le pays Messin :

  1. Petit bonhomme vit encore : les enfants se passent de main en main un copeau allumé, ou d’autres objets inflammables. Celui-là est « mort », qui laisse s’éteindre le copeau dans ses mains.
  2. Torche-c… On place une petite pierre sur une grosse, celui-là a gagné, qui réussit à faire tomber la petite pierre avec une autre lancée de loin.
  3. Lè mḗre quowīre (quowèle Gorze), jeu de billes (chiques).
  4. È lè r’venate (?).
  5. È lè mancion (jeu de pelote).
  6. Titaye (cache-cache).
  7. Jeu de fronde.

Jūdi [jǖdi S], s. m. — Jeudi. Voir Jeūdi.

Jūhhe [jǖχ S], s. f. — Joue. Voir Jāwe.

Jujate [jüjat M, N, S, jüjǫt I, P, F, jijǫt V], s. f. — Jugement ; entendement. D’èprès vate ~, j’ā fāt ç’lè, d’après votre j., j’ai fait cela.

Jūjerāye [jǖjrǟy Buc.], s. f. — Jugement.

Juji [jüji S], v. tr. — Juger. Voir Jeujeu.

Jumèle [jümęl-jümēl S], s. f. — Se dit, par ex., de fruits qui croissent ensemble. Voir Jeumèle.

Jun [jœ¯n gén.], s. m. — Juin. Au mwès d’èvrī, lo freumant dèbraye, an māy, ’l ot an lācé, èt an jun, ’l ot an grinne, au mois d’avril, le froment est en épi, en mai, il est en lait et en juin, en graine I. Voir Jin.

Jūne [jǖn M, I, P, F, N, S], s. m. — Jeûne. Po bwḗre sans s’ soūler, faut èvaler dés-ieus frahhs è ~, pour boire sans se soûler, il faut avaler des œufs frais à j.

Juner [junēⁱ.. M, I, P, F, N, S, jinę V], v. intr. — Jeûner. An jun’rînt po l’oūyi, on jeûnerait pour l’entendre.

Juneūr [jünœ¯r F], s. m. — Jeûneur.

Jupitḗr’ [jüpitēr M, I, P, F, N, S], s. m. — Enfant endiablé, insupportable, hardi, querelleur.

Jūri [jǖri S], v. tr. — Jurer. Voir Jeurieu.

Jus [jü M, I, P, N, ji-jü S, ji V], s. m. — Jus. ~ d’ règōlisse, j. de réglisse (jis d’èglīse V). Lo ~ vaut mieus qu’ lè grinne, le j. vaut mieux que la graine. Voir Angueuye.

Jusqu’è [jüskę M, I, P, N], prép. — Jusqu’à.

Jusquiane [jüskyän M], s. f. — Jusquiame.

Jusse [jüs M, I, P, F, N], adj. — Juste. Voir Jeute.

Juste [jüst M, I], s. m. — Casaquin.

Justemant [jüstȩmã gén. (jis̆temõ-s̆temõ V)], adv. — Justement.

Juvelīhhe [jüvlīχ S], n. pr. — Juvelise, vill. de l’arr. de Château-Salins.

Juyèt [jüyę-jœ˛yę M, N, jüyę I, P, F, jülyę S, jilyę V], s. m. — Juillet. Ç’ot an ~ qu’ lo r’hîn ot foūrmḕⁱ èt lo biḕⁱ devreūt ḗte ranfromḕⁱ, c’est en j. que le raisin est formé et le blé devrait être renfermé P.

Jwāye [jwǟy M, N], s. f. — Poutre horizontale à laquelle sont fixés les poteaux d’attache du bétail dans les étables.

Jwichance, voir Jwihhance.

Jwif [jwif gén.], s. m. — 1o Juif.

Se v’ èveūz jèmās vu l’ār triste èt constèrnè
D’i Jwif quand’ ’l è peurdu l’èrjant que ’l è pretè,
V’ èveūz vu, tot-au pus, lè mwintiè d’ lè r’sanance
De Marice an lijant lè cruèle oūrdonance.

Si vous avez jamais vu l’air triste et consterné d’un juif quand il a perdu l’argent qu’il a prêté, vous avez vu, tout au plus, la moitié de la ressemblance de Marice en lisant la cruelle ordonnance. 2o Première vertèbre de l’épine dorsale du porc. Voir Jowé.

Jwifrasse [jwifras M, N, S, jwifrǫs I, P, F, V], s. f. — 1o Juive. 2o Cornette piquée ; bonnet de nuit de femme.

Jwihhance [jwiχãs M, I], s. f. — Jouissance ; joie, liesse.

Jwinc [jwẽ V], s. m. — Jonc. Voir Jonc.

Jwindant [jwẽdã M, I, P, N, S], adj. — Contigu, limitrophe. Ban ~, ban voisin.

Jwinde [jwẽt gén. (jwẽr Sablon, St-Julien)], v. tr. — Rejoindre, attraper.

Jwindé, voir Jwindu.

Jwindemant [jwẽdmã gén.], s. m. — Jonction.

Jwindu [jwẽdü M, I, P, N, jwẽdœ¯.. S, jwẽdē V], s. m. — Bouvet, instrument qui sert à raboter les joints des douves ; pince avec laquelle on force le dernier cerceau du tonneau ; colombe de tonnelier.

Jwinre, voir Jwinde.

Jwintāye [jwẽtǟy.. gén.], s. f. — Jointée, quantité qui peut être contenue dans le creux de deux mains jointes.

Jwintieu [jwẽtyœ˛.. M, I, P, N], v. tr. — Remplir les joints.

Jwintūre [jwẽtǖr.. M, I, P, jwẽtǖr S, jwẽtīr V], s. f. — 1o Jointure. ’L è mau lés ~, il a mal les (aux) j. 2o Lanière en cuir qui sert à atteler les bœufs au joug V.

Jwohhes [jwǫχ V], n. pr. — Georges. Voir Joūhhes.

Jwoye [jwǫy V], s. f. — Joie. Voir Joūye.

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