Dictionnaire des proverbes (Quitard)/barres

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barres.

Les barres sont un jeu de course entre certaines limites, « lequel, dit Nicot, se joue par deux bandes, l’une front à front de l’autre, en plaine campagne, saillants de leurs rangs les uns sur les autres, file à file, pour tascher à se prendre prisonniers. Là où le premier qui attaque l’escarmouche est sous les barres de celuy de la bande opposite qui sort sur luy, et cestuy sous les barres de celuy qui de l’autre part saut (s’élance) en campagne sur luy, et ainsi les uns sur les autres, tant que les deux troupes soient entièrement meslées. Ayant par advanture tel jeu prins tel nom, parce que telles bandes estoient retenues de barres ou barrières qu’on leur ouvroit, quand il estoit proclamé qu’on laissast aller les vaillants joueurs que les latins appellent carceres. » Ce jeu, qui est semblable à celui de la palestre, chez les Grecs et les Romains, a donné lieu à plusieurs expressions proverbiales.

Jouer aux barres.

Se chercher sans se joindre, parce qu’au jeu de barres on poursuit ceux qui fuient, et on fuit ceux qui poursuivent. Avoir barres sur quelqu’un.

Avoir quelque avantage sur lui ; comme le joueur de barres sur ceux de ses adversaires qui sont partis du camp avant lui.

Ne faire que toucher barres.

Ne point s’arrêter dans un endroit ; à l’exemple du coureur qui, rentré au camp en repart aussitôt pour s’élancer à la poursuite de ceux devant lesquels il fuyait.