Dictionnaire des proverbes (Quitard)/flûte

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flûte. — Ce qui vient de la flûte s’en retourne au tambour.

Nous disons encore : Ce qui vient de flot s’en retourne de marée, ce que le flux amène est emporté par le reflux.

Les Latins disaient : Salis onus undè venerat illuc abiit, par allusion au naufrage d’une cargaison de sel, substance qui, comme on sait, est formée d’eau de mer.

Les Italiens disent : Farina del diavolo se riduce in crusea. Farine du diable se change en recoupe.

Les Anglais disent : What is got over the devil’s back, is spent under his belly. Ce qui est gagné sur le dos du diable est dépensé sous son ventre.

Tous ces proverbes, fondés sur des comparaisons différentes, ont la même signification, et reviennent à celui-ci : Biens mal acquis ne profitent point. Malè parta, malè dilabuntur.

Il est du bois dont on fait les flûtes.

Cette expression s’emploie en parlant d’un homme qui par complaisance ou par faiblesse, n’ose contredire personne. Elle s’explique par cette autre : Il est de tous bons accords.

Il souvient toujours à Robin de ses flûtes.

On se rappelle volontiers les goûts, les penchants de sa jeunesse ; on revient facilement à d’anciennes habitudes. Le Duchat dit que ce proverbe est venu d’un ami de la bouteille, nommé Robin, qui, n’osant plus, à cause de la goutte dont il était tourmenté, boire dans de grands verres appelés flûtes, ne pouvait cependant en perdre le souvenir[1].

  1. Ces flûtes, dont chacune contenait au moins un chopine, ont donné naissance au verbe flûter, très usité parmi le peuple, pour dire boire largement.