Dictionnaire des proverbes (Quitard)/injure

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injure. — Qui supporte une injure s’en attire une nouvelle.

Veterem ferendo injuriam, invitas novam. (Térence.) — La conclusion à tirer de ce proverbe n’est pas qu’il faut se venger d’une injure, car la vengeance n’est pas permise, et loin de remédier au mal elle peut souvent l’accroître, mais qu’il faut repousser une injure de telle sorte qu’elle n’ose plus se renouveler ; ce qui se fait toujours plus sûrement par une noble fierté de caractère que par d’odieuses représailles.

Le meilleur remède des injures, c’est de les mépriser.

Convicia, si irascare, agnita videntur : spreta exolescunt. (Tacite, Annal., liv. iv, c. 34.) S’irriter des injures, c’est presque reconnaître qu’elles sont méritées ; les mépriser, c’est en détruire tout l’effet. — Un grand cœur doit dédaigner les offenses. Quand on me fait une offense, disait Descartes, je tâche d’élever mon ame si haut que l’offense ne parvienne pas jusqu’à elle.