Dictionnaire des proverbes (Quitard)/lésine

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lésineCompagnon de la lésine.

Cette dénomination, qu’on applique à un homme d’une avarice sordide et raffinée, est venue d’un ouvrage curieux, composé en italien par un nommé Vialardi, vers la fin du xvie siècle, et traduit en français par un anonyme, en 1604. Cet ouvrage est intitulé : Della famosissima compagnia della lesina, etc. De la très fameuse compagnie de la lésine, etc. Le but assigné à cette compagnie est l’épargne la plus sordide. Tous les membres ont des noms et des emplois conformes à leur institut, et ils sont obligés par leurs statuts de pousser la lésine au plus haut point de raffinement, par exemple : de porter la même chemise aussi longtemps que l’empereur Auguste était à recevoir des nouvelles d’Égypte, c’est-à-dire quarante-cinq jours ; de se couper les ongles des pieds jusqu’à la chair vive, de peur qu’ils ne percent les bas de chausse et les escarpins ; de ne pas jeter de sable sur les lettres fraîchement écrites, afin d’en diminuer le port, et autres pratiques semblables, auxquelles on pourrait ajouter celle de ne pas mettre de points sur les i, pour épargner l’encre.